Au 31 janvier 2025, quelque 162 communes françaises ne seront plus raccordées à l'ADSL. En attendant le démantèlement du réseau cuivre, prévu pour la fin d'année 2030, les municipalités doivent s'organiser pour faire basculer les derniers habitants vers la fibre.
Les entreprises et les foyers qui reçoivent encore l'ADSL n'auront bientôt plus de connexions Internet, TV et téléphone. Le démantèlement du réseau cuivre, qui permet de bénéficier de ce système jugé obsolète, a commencé. Quelque 162 communes françaises sont les premières à y passer, au 31 janvier 2025. Toutes vont devoir basculer vers la fibre optique.
Pas de coût pour les usagers
"La fibre est moins énergivore, moins contraignante lors d'aléas climatiques, plus performante", détaille Eric Boz, directeur des relations avec les collectivités locales chez Orange en Gironde. Le chantier s'annonce colossal pour l'opérateur qui a déployé le réseau cuivre dans le pays depuis les années 1970. Près 20 millions de logements ont déjà été équipés à la fibre.
Des alternatives dans les zones blanches
Pour les usagers, le passage de l'ADSL vers la fibre devrait être plus évident. "Il n'y a pas de coût pour eux, le raccordement est gratuit. Ils n'ont qu'à ajuster leur forfait selon leurs usages", assure Eric Boz. Pour les zones non éligibles à la fibre, des alternatives qui ne dépendent pas d'infrastructures terrestres seront possibles, comme l'utilisation de satellites ou la 4G/5G fixes.
Dans la commune de Saint-Aubin-de-Médoc, en Gironde, la bascule ne se fera qu'en 2027. La municipalité a pris les devants en prévoyant des réunions publiques pour prévenir ses administrés et notamment les plus éloignés des nouvelles technologies.
"Une grande partie de la population a déjà la fibre. On va s'adresser à ceux qui n'ont pas fait le changement, souvent par peur de changer de système alors que c'est simple... On compte sur les familles et les enfants des seniors pour les accompagner", développe le maire Christophe Duprat (LR).
Il sera plus joli d'avoir un ou deux câbles le long des routes, plutôt qu'une quinzaine comme aujourd'hui. Quand il y a des coups de vent, c'est aussi plus intéressant d'en avoir moins sur les poteaux.
Christophe DupratMaire de Saint-Aubin-de-Médoc
Si la fibre passe en partie par des câbles aériens, la majorité est enterrée. Cet aspect esthétique a un prix pour les villes et les villages. À Saint-Aubin-de-Médoc, le coût de l'enfouissement des réseaux sur trois ans est "équivalent à celui de trois écoles maternelles", compare le maire. "C'est beaucoup, oui", reconnaît l'élu, qui juge cet aménagement nécessaire au confort des habitants.
Le raccordement à la fibre a poussé Patrice Bardet à déménager les locaux de son entreprise dans la commune. Elle facilite le quotidien de ses équipes. "Cela nous change pour communiquer avec nos clients, travailler à distance comme si l'on était branché sur le serveur ici. Surtout, au niveau des sauvegardes de données. Il nous faut du débit, sinon ça ne fonctionne pas", explique-t-il.
► LIRE AUSSI : Grâce à la fibre optique, une entreprise à succès et ses salariés choisissent la campagne plutôt que Paris
Le réseau totalement débranché en novembre 2030
Dans ce premier lot de 162 communes, qui prend effet au 31 janvier 2025, 14 sont en Nouvelle-Aquitaine. Il s'agit de Chermignac, Ecurat, Pessines, Saint-Sulpice-de-Royan, en Charente-Maritime. Ainsi que d'Albignac, Bassignac-le-Haut, Beynat, Beyssac, Chamberet, Darazac, Lanteuil, Saint-Pardoux-Corbier, Soudaine-Lavinatière, Troche, en Corrèze.
Six autres lots seront progressivement débranchés, jusqu'en novembre 2030. Orange prévoit la fermeture technique de toutes les lignes à cette date-là, alors que la commercialisation des abonnements ADSL sera arrêtée dès le 31 janvier 2026. Un module de recherche en ligne permet de s'informer de la situation dans chaque commune.