La tempête Kirk a touché la région Île-de-France et notamment la Seine-et-Marne. Dans ce département, elle a entraîné des crues et d'importantes inondations. Ce qui cause de gros risques et crée de grandes inquiétudes, par exemple chez les agriculteurs.
Après la tempête Kirk, l'inquiétude est encore très forte chez les agriculteurs. Dans l'est de la Seine-et-Marne, certains d'entre eux ont subi des inondations.
La rivière Grand Morin est sortie de son lit, ce qui met en danger leurs récoltes. C'est le cas pour deux producteurs de maïs que nous avons rencontré.
Ils se remettent de ces fortes pluies, mais redoutent désormais les conséquences à venir.
Des épis de maïs en danger
"On ne peut pas faire de récoltes, parce que la machine ne peut pas rentrer dans le champ. Si on essaye d’y aller et qu’on abîme la structure, on impacte la future récolte. En fait, on va perdre deux fois de l’argent", s’inquiète Charles Pigot. Cet agriculteur céréalier à Vaudoy-en-Brie (Seine-et-Marne) n’est pas serein, car ses récoltes de maïs sont menacées.
Il sillonne d’habitude son champ au volant de sa moissonneuse-batteuse. Problème : les sols sont gorgés d’eau et impraticables, avec sa machine. C’est la conséquence de l’inondation de son terrain par le Grand Morin. Seule éclaircie dans ce malheur : l’absence de fortes rafales de vent. Ses pieds de maïs ne sont donc pas à terre.
Toutefois, les fortes pluies ont tout de même fait augmenter le taux d’humidité. Ce qui représente un grand risque pour ses épis de maïs. "On a déjà un peu de pourriture qui arrive dans le grain. Je pense que cet épi a dû prendre un peu d’eau sur le dessus, et là on a vraiment un peu de pourriture qui arrive", se désole le producteur.
Des aides et la volonté de changer la loi
Après la crue de 2016 qui a touché l’Île-de-France, cette année 2024 pourrait s’annoncer catastrophique pour ces agriculteurs de Seine-et-Marne. Le département avait été classé en vigilance rouge, au plus fort des perturbations. À l'heure de la décrue, ces producteurs céréaliers espèrent désormais avoir une aide de l’État, de la région et des assurances, pour ceux qui en ont.
De leur côté, les représentants du secteur souhaitent une évolution de la loi. L’entretien des fossés relève par exemple des maires, pour l’instant. "Il y a un vrai travail à mener pour que le curage des fossés soit systématique. Il doit être facilité pour justement éviter cette stagnation de l’eau dans les champs. Aujourd’hui, les maladies et les cultures qui pourrissent dans l’eau sont un vrai problème. C’est ce qui fait qu’on a des impacts sur les récoltes", détaille Maxime Liévin, président des Jeunes Agriculteurs de Seine-et-Marne.
Cet agriculteur céréalier de Crécy-la-Chapelle (Seine-et-Marne) doit pour l’heure patienter, tout comme son collègue de Vaudoy-en-Brie. La remise en action de leurs moissonneuses-batteuses nécessite d’abord un temps plus clément, soit au moins trois semaines sans pluie.