L'association culturelle Mains d’œuvres à Saint-Ouen rouvre ses portes

Expulsée il y a presque un an par l'ancienne municipalité, l'association artistique Mains d'oeuvres a rouvert ses portes à Saint-Ouen après une année de lutte. L'ancienne bâtiment Valeo va enfin pouvoir retrouver son public.

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"On tourne une mauvaise page avec la ville et la précédente mandature. On aime à croire qu’un autre avenir se dessine maintenant", se félicite Juliette Bompoint, la directrice de Mains d’oeuvres. Le temps d'un week-end, l’association culturelle a fêté sa réouverture. Comme un pied de nez, les visiteurs ont pu découvrir une exposition d'oeuvres d'art créées à partir des plaques utilisées pour sceller le bâtiment condamné.

C’est la fin d’un long combat juridique et politique pour Mains d’œuvres. En bisbilles avec l’ancien maire UDI de la ville de Saint-Ouen, William Delannoy, l’association avait du fermer ses portes il y a près d'un an et mettre fin à ses nombreuses activités culturelles. L'ex édile ne goûtait peu aux activités culturelles de Mains d’œuvres. Il souhaitait récupérer les 4000 m² de cette friche industrielle, propriété de la ville en plein cœur de Saint-Ouen pour y installer le conservatoire de musique. Une procédure judiciaire lui avait donné raison dans un premier temps. A sa demande, le 8 octobre dernier, les CRS avaient évacué le bâtiment et expulsé l’association présente depuis de nombreuses années. L’ancien centre sportif des usines Valeo avait été déserté et les portes murées. 70 salariés et 250 artistes se retrouvaient sur le carreau. Un pétition de soutien recueillait alors près de 60 000 signatures. En janvier 2020, un vice de procédure juridique permettait à l’association de récupérer les clefs et de réinvestir les lieux pour une période de 18 mois.
   

Soutenir Mains d’œuvre était un engagement de campagne

Adel Ziane, adjont au maire de Saint-Ouen

Aujourd'hui l’élection du nouveau maire, le socialiste Karim Bouamarane a changé la donne. "On a gagné l’élection début juin et lors de la campagne nous avions indiqué que nous voulons assurer la réouverture de Mains d’œuvres. La situation avec l’ancien maire était très compliquée. Le maire voulait construite un conservatoire mais ce n’était pas viable en terme de coût et d’architecture et puis nous souhaitions que Mains d’œuvres reste dans ce lieu", explique Adel Ziane, adjoint au maire en charge de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et des finances et également membre du Conseil d'administration de l'association. Et de poursuivre :

"L’association est arrivée fin des années 90. C’est un lieu emblématique et un modèle. La programmation culturelle ou théâtrale est très différente de ce que l’on peut trouver parfois dans des villes. Mains d’œuvres est aussi un modèle « de tiers lieu » qui a essaimé un peu partout en France en terme d’appropriation de l’espace et de redynamisation du tissu urbain", soutient-il.

Un budget impacté par les travaux et la crise sanitaire

En janvier, l’association peut officiellement retourner dans le bâtiment mais le retrouve très dégradé. "Les espaces intérieurs avaient été volontairement détruits, les portes cassées, les serrures détruites. Six mois de travaux ont été nécessaires", témoigne Juliette Bompoint. L’association n’échappe pas à une situation financière fragile. "On est une structure financée à 40% par des subventions publiques et 60% par des ressources que l’on génère nous-même. Le confinement a amputé une partie de nos ressources en plus des travaux. On espère bénéficier des plans d’aide culturels. On attend des soutiens financiers", reconnait la directrice.

L'appel à l’aide a été entendu par la nouvelle municipalité. "Nous allons travailler avec l’association. Il y a un enjeu au point de vue éducatif pour les jeunes de Saint-Ouen que ce soient les écoles primaires, les collèges ou les lycées. Nous souhaitons qu’ils puissent avoir accès à l’excellence et à la création artistique. Mains d’oeuvres à son rôle à jouer. Nous réfléchissons notamment à des activités périscolaires sur la pause méridienne", détaille Adel Ziane. Une convention pluri-annuelle entre la mairie et Mains d’œuvre est en cours d'élaboration et devrait être prochainement signée. 

Respire, Rêve, Parle

Après avoir proposé une prorammation Hors les murs cet été, l’équipe de Mains d’œuvres a présenté sa nouvelle offre culturelle jusqu’à Noël prochain basée sur le triptyque Respire, Rêve, Parle, fruit du travail d'un collectif résident. "L’idée est de se réinventer avec des  propositions qui viennent du territoire, porté et mis en lumière par Mains d’oeuvres. Nous avons pris le temps de travailler notre projet en intégrant ce que nous reprochait injustement l’ancien maire. On a une école de musique ouverte sur le quartier et une école des possibles portés par une cinquantaine d’associations", explique Juliette Bompoint.

Plus d'infos sur le site de Mains d'oeuvres

 








 
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