Les habitants de Bobigny en colère après les violences de samedi

Vitres cassées, voitures incendiées, gare dévastée : de violents incidents ont éclaté ce samedi en marge du rassemblement de 2 000 personnes réclamant "justice pour Théo". 37 personnes ont été interpellées dans la soirée. 

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Bobigny s'est réveillée ce dimanche avec les stigmates des violences de la veille. Vitres d'arrêts de bus brisées, poubelles détruites. La gare, elle, est dévastée. La préfecture de police de Paris a fait le compte : quatre véhicules incendiés, deux commerces dégradés, des bâtiments publics et des établissements commerciaux pris pour cible. 

Toujours selon la préfecture de police, c'est le fait de « plusieurs centaines d'individus violents et très mobiles ». 37 personnes ont été interpellées dans la soirée. 

De quoi susciter la colère des habitants et des politiques. Ces « débordements violents » ont été « fermement » condamnés par le président de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel (PS), précisant que « certains bâtiments du conseil départemental » ont été « visés »

Avec Stéphane de Paoli, maire de Bobigny (UDI) ; Youssef Zaoui, adjoint au maire de Bobigny. Reportage d'Amélie Lepage et Olivier Badin.

Une manifestation qui vire à l'émeute

C'est à proximité du palais de justice que les manifestants avaient choisi de se donner rendez-vous. Ils étaient environ 2 000 à se tenir debout, certains, des pancartes à la main, pour dénoncer les violences policières, une semaine après l'arrestation controversée de Théo à Aulnay-sous-Bois. 


Non loin de la foule, un impressionnant déploiement policier encadrait la manifestation. Celle-ci a d'abord été pacifique, avec une prise de parole de la mère de Théo, qui a dénoncé un viol commis sur son fils. 

Mais la situation a dérapé vers 17 heures : des heurts entre policiers et manifestants ont éclaté, ceux-ci ont été repoussés par les CRS vers les portes du tribunal. Des casseurs s'en sont pris, notamment à coups de pieds, aux vitres d'un immeuble et au mobilier urbain. Un car-régie de la radio RTL a été incendié

Une camionnette aux couleurs d'Europe 1 a également été attaquée. « On s'est pris un pavé qui a explosé une vitre latérale. Il n'y a aucun blessé », a dit à l'AFP Marc Messier, rédacteur en chef weekend, ajoutant que « la radio va porter plainte lundi ».
 


 

Une petite fille, restée tétanisée dans une voiture prise à partie samedi soir par des casseurs a été sauvée des flammes qui menaçaient le véhicule par un adolescent de 16 ans. « Je ne suis pas un héros », dit-il à nos confrères du Bondy blog dans une interview à lire ici.

La préfecture de police de Paris a salué son courage dans un tweet publié ce dimanche à 10 h. Plus tôt, elle entretenait le flou en suggérant que c'étaient les policiers qui avaient porté secours à l'enfant. 

 

D'autres incidents en Seine-Saint-Denis

Après la fin du rassemblement en début de soirée, des incidents isolés se sont poursuivis jusqu'à minuit environ, à Bobigny et dans les communes proches, a expliqué une source policière.

Des véhicules et des poubelles ont notamment été incendiées et des commerces dégradés par des jets de pierre à Drancy, Noisy-le-Sec ou Bondy. Un policier a été « très légèrement blessé » au cours de ces incidents.

Théo et sa famille avaient pourtant appelé au calme ces derniers jours. Toujours hospitalisé, le jeune homme a raconté avoir été victime le 2 février d'un viol avec une matraque télescopique au cours d'une interpellation. L'un des quatre policiers impliqués a été mis en examen pour viol et les trois autres pour violences.
Reportage d'Amélie Lepage et Olivier Badin.

 

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