Cocaïne et armes étaient cachées dans un local municipal de Bagnolet : sept personnes impliquées dans un vaste trafic de drogue en Seine-Saint-Denis ont été condamnées vendredi 24 octobre 2014 à des peines allant jusqu'à huit ans de prison ferme.
Onze kilos de cocaïne, 15.000 euros en espèces, un gilet pare-balles volé à la police et plusieurs armes, dont une kalachnikov, un pistolet automatique et un fusil à pompe, avaient été retrouvés dans le centre technique municipal (CTM) de Bagnolet, le 5 juin 2013, au terme de 18 mois d'enquête.
Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné Belkacim A., 42 ans, tête de ce réseau, à huit ans ferme et 500.000 euros d'amende. Son frère, gardien du local municipal où était dissimulée la drogue, a écopé de cinq ans d'emprisonnement. Les complices, dont un autre agent municipal, se sont vu infliger des peines allant de douze mois avec sursis à six ans de prison ferme. Une huitième prévenue, compagne de Belkacim A., a été relaxée. Le procureur Sébastien Piffeteau avait requis neuf années de prison contre ce dernier, le décrivant comme un "grossiste, capable de brasser des centaines de milliers d'euros".
"Avant je cachais la drogue dans des voitures, des parkings ou des gaines d'immeubles", avait raconté Belkacim à l'audience, "mais là j'avais reçu un gros stock que je ne voulais pas me faire voler." "Je n'ai pas réussi à vous montrer qui j'étais vraiment", a t-il regretté plus tôt dans l'après-midi en s'adressant au procureur. "Vous vous trompez sur moi, on est des pieds nickelés", avait-il ajouté avant que le tribunal se retire pour délibérer.
Les deux anciens employés municipaux mis en cause ont aussi été condamnés à verser 1 euro symbolique à la mairie de Bagnolet pour le préjudice subi.