"Colère" et "émotion" à Créteil, deux jours après une agression antisémite

Environ 200 personnes se sont rassemblées lundi soir à la synagogue de Créteil pour exprimer leur "émotion" et leur "colère" après l'agression de deux jeunes juifs survenue samedi soir.

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Le président de la communauté juive de la ville, Albert Elharrar, a condamné une "agression sauvage perpétrée contre deux jeunes de notre communauté" et lancé un "signal d'alarme pour refuser la banalisation de l'antisémitisme". 

Samedi, deux jeunes hommes de confession juive ont été roués de coups à proximité d'une synagogue de Créteil. Leurs deux agresseurs ont pris la fuite et sont activement recherchés. "Seule la haine anime ces gestes d'une violence inouïe. (Ces deux jeunes) ont été agressés pour la seule raison qu'ils portaient une kippa", a ajouté M. Elharrar. "Nous sommes sous le choc et l'émotion." La communauté israélite de la ville et le Consistoire de Paris avaient appelé à ce rassemblement "pour faire front au regain d'antisémitisme" qui sévit selon eux en France et en Europe. "Si vous êtes si nombreux ce soir, c'est que vous êtes inquiets et en colère", a déclaré devant une salle comble le président du Consistoire, Joël Mergui. "Comment ne pas être en colère ce soir ?", a-t-il demandé, déplorant "la parole antisémite qui se libère dans notre pays (et qui) amène à des agressions et à des meurtres."

Au cours de la soirée, le préfet du Val-de-Marne Thierry Leleu a lu un message de soutien du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, disant partager "le dégoût et l'horreur" de la communauté juive face à cette violence "qui renvoie aux pires heures de notre histoire". William Attia, qui habite Créteil depuis plus de 50 ans, constate lui aussi une banalisation "flagrante" de la parole antisémite, notamment sur internet et les réseaux sociaux. "C'est très grave, il faut dire stop. La vie est plus importante que tout", a-t-il déclaré à l'issue de la cérémonie.

Cette attaque est survenue quelques heures après la fusillade du Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts. Dans la foulée, Bernard Cazeneuve a donné instruction à tous les préfets de renforcer immédiatement la sécurité des établissements liés au culte israélite ou à la culture juive.

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