Justice, éducation, police. Trois domaines dans lesquels la Seine-Saint-Denis serait particulièrement sous-dotée. Reçus cet après-midi à Matignon, 18 parlementaires entendent demander des moyens supplémentaires.
Les dix-huit parlementaires de Seine-Saint-Denis, députés et sénateurs de tous bords politiques, péntrant ensemble à Matignon. Une image rare et significative. D'une même voix, les élus sont venus réclamer "l'égalité" pour leur territoire et ses habitants.
Ce rendez-vous avec le Premier ministre fait suite à la publication en mai dernier d'un rapport, piloté par les députés François Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM). et qui avait évalué l'action de l'Etat dans trois
domaines régaliens, éducation, justice et police. Leur constat était partout le même: la Seine-Saint-Denis, qui cumule les difficultés, reste sous-dotée comparée à d'autres territoires, avec notamment des fonctionnaires moins nombreux et moins expérimentés qu'ailleurs. La député (FI) Clémentine Autain enfonce le clou. Et parle de "défaillances structurelles et scandaleuses de l'Etat".
Avec mes collègues parlementaires de #SeineSaintDenis, je serai à #Matignon à 13h@EPhilippePM nous reçoit (enfin) suite au rapport alarmant sur les défaillances structurelles et scandaleuses de l'Etat dans notre département.
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) 26 septembre 2018
Nous attendons des engagements clairs, suivis d'effet. pic.twitter.com/JjgW5SWD8e
Pour le sénateur LR et vice-président du Sénat Philippe Dallier "des efforts ont été faits dans le passé, mais c'est tellement loin des besoins pour que ce département devienne un département comme les autres". Il prend l'exemple de la récente mise en place de la Police de sécurité du quotidien (PSQ): "il y a 23 policiers de plus en Seine-Saint-Denis, ce n'est pas à l'échelle de nos problèmes", dans ce département qui compte plus de 1,5 million d'habitants. Un constat partagé par le maire de Saint-Denis, Laurent Russier (FDG). Le 17 septembre, une fusillade dans un des quartiers de la ville avait fait un mort, un jeune homme de 16 ans. "Nous avons l'impression que Gérard Collomb ne prend pas la mesure des difficultés ici. Car c'est l'ensemble des élus du département, quels que soient leurs couleurs politiques qui tirent la sonnette d'alarme. En terme d'éducation, de police, de justice, l'Etat est défaillant en Seine-Saint-Denis", nous avait alors confié l'élu. "Ce que réclament les habitants, c'est "traitez-nous à égalité". On en a marre de penser qu'on serait un territoire perdu de la République. C'est la République qui nous abandonne."
Un département hors norme qui nécessite des moyens hors normes
"La Seine-Saint-Denis est un département hors norme. Il faudrait que les moyens de l'Etat soient également hors normes", selon Philippe Dallier. Or, c'est loin d'être le cas. Selon lui, "le mieux doté des collèges du 93, en termes d'heures dispensée devant les élèves, est moins bien doté que le moins bien doté des collèges parisiens". Ce département, où la population y est la plus jeune de France, serait également le moins bien doté en terme d'équipements sportifs.Devant Edouard Philippe, les parlementaires ont réclamé d'urgence un "plan de rattrapage". Mais également un "comité de suivi" pour évaluer ce que le gouvernement va faire dans les prochaines années. Une réunion qui selon le député (FI) Alexis Corbières n'a débouché sur "aucune annonce".
Le Premier ministre @EPhilippePM a reçu aujourd'hui l'ensemble des parlementaires du 93 à Matignon. Le constat alarmant de la situation du département est partagé, mais aucune annonce au final si ce n'est qu'il va "réfléchir". Nous réclamons simplement l'égalité Républicaine. pic.twitter.com/iDiNywLDq1
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) 26 septembre 2018