Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire portant sur les conditions de financement de la construction et du fonctionnement de la Cité du cinéma, créée à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) par le réalisateur Luc Besson.
Cette enquête fait suite à un signalement de la Cour des comptes.
Dans une "note confidentielle" révélée mi-novembre par "Le Parisien", les magistrats de la Cour des Comptes avaient évoqué des faits susceptibles d'êtres reconnus comme "délit de détournement de fonds publics et de recel de ce délit".
Installée dans une ancienne centrale thermique à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la Cité du cinéma avait été inaugurée en septembre 2012 en l'absence remarquée de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, accusée à l'époque d'avoir "séché" la réception.
Europacorp, la société de Luc Besson, s'était indignée de "cette mise en cause indue" de la Cour des comptes et relevait n'avoir "été interrogée par personne". EuropaCorp avait déploré "que cette magnifique réalisation soit prise en otage dans des règlements de compte politiques". Europacorp avait tenu à rappeler "n'avoir bénéficié d'aucune aide financière publique d''aucune sorte pour sa réalisation".
Le montage financier de la Cité du cinéma, été bouclé en 2008 était constitué de la façon suivante : 170 millions d'euros, dont 140 millions pour l'achat du foncier, détenu à 100% par la société Nef-Lumière (75% la Caisse des dépôts, 25% Vinci) et 30 millions pour la construction des plateaux de tournage via différentes sociétés de Luc Besson et Quinta communications, le groupe du producteur et homme d'affaires tunisien, Tarak Ben Ammar.
Il s'agissait d'un partenariat public-privé qui a permis d'éviter l'intervention financière du département de Seine-Saint-Denis.
L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales de la police judiciaire.