Expulsés à cause de la construction du village des athlètes : la colère et l'inquiétude des délaissés des JO

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Le village des athlètes des Jeux Olympiques de Paris-2024 suscite l'inquiétude de certains habitants. Il sera situé à cheval sur trois communes de Seine-Saint-Denis. Riverains, écoles et entreprises placés dans le périmètre doivent déménager sous peine d'expulsion.

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Ce doit être "un lieu convivial et confortable pour mêler les cultures et partager les expériences", vante le site internet de Paris-2024. Mais pour construire le village des athlètes qui va chevaucher sur 51 hectares trois communes du département (Saint-Denis, Saint-Ouen et L'Île-Saint-Denis), entreprises, écoles et habitants sont priés de déménager sous peine d'expulsion.

Car sur ces bords de Seine, 19 entreprises, trois écoles, un hôtel et deux foyers sont déjà installés. Un bassin d'un millier d'emplois, selon l'Établissement public foncier d'Île-de-France.

 

"Une minable opération immobilière"

L'école publique d'ingénieurs Supméca fait partie de ces établissements qui subissent déjà les conséquences des JO. Elle va se retrouver avec un campus coupé en deux car la voie interne à l'école sera rendue à la circulation le temps de l'événement. Sa résidence étudiante et son réfectoire seront ainsi détruits.

En France, "on manque d'ingénieurs spécialisés. On a besoin de développer l'école pour permettre cette offre, c'est bien plus important qu'une minable opération immobilière", s'emporte Alain Rivière, directeur de Supméca.

D'après les différents partenaires des JO, cette école a toutefois "tout à gagner". Après la compétition, un nouveau réfectoire et une résidence seront reconstruits sur le campus. En attendant, des solutions de relogement seront proposées dans "la même gamme de prix", assurent-ils. En revanche, l'école de kinésithérapie, toute proche, est priée de déménager malgré d"importants travaux" effectués par ses dirigeants tout comme l'école maternelle.
 

Quel héritage après les JO ?

Patrick Braouezec insiste sur "l'héritage JO" qui doit bénéficier aux populations de Seine-Saint-Denis avec "l'enfouissement des lignes à haute tension EDF, les murs antibruit le long de l'A86 et l'arrivée de la plus grande gare du Grand Paris au carrefour Pleyel". Le projet prévoit aussi 2.200 logements, dont 25% à 40% de logements sociaux selon les communes.

"Tous ces projets qui s'accumulent au même endroit font que le quotidien des habitants va être complément fou", estime Cécile Gintrac, habitante de Saint-Denis et membre du comité de vigilance JO-2024, qui exhorte les pouvoirs publics à "revoir leur copie".
 
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