"Il a tabassé son chien presque à mort", un homme condamné à deux ans ferme pour actes de cruauté envers un malinois

Mabrouk, un malinois de 7 ans a vécu un calvaire. Son propriétaire qui l'utilisait en tant que chien de sécurité le maltraitait en le rouant de coups. Des cas de maltraitance qui se multiplient selon les associations de protection animale et qui tombent sous le coup de la loi.

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"L'animal gisait au sol, en sang, défiguré par les coups et laissé pour mort dans la salle de bains." Lorsqu'elle a poussé la porte d'un appartement de Bondy en Seine-Saint-Denis en avril dernier, Anne-Claire Chauvancy a découvert une scène d'horreur. Mabrouk, un malinois de 7 ans avait été roué de coups par son propriétaire alors agent de sécurité cynophile. "Le chien avait les yeux gonflés, comme un boxeur qui aurait pris des coups", d'après la présidente de l'association Action Protection Animale. Après l'intervention de la police, le chien a été pris en charge et hospitalisé en urgence.

2 ans de prison ferme

Son propriétaire a été condamné ce lundi par le tribunal judiciaire de Bobigny à 2 ans de prison ferme pour actes de cruauté sur un animal. "Il le tabassait et le sang se propageait dans tout l'appartement", raconte Me Maryse Bierna, l'avocate de l'association qui est à l'origine de la plainte contre le propriétaire.

Il a également écopé de 3 000 euros d'amende et d'une interdiction à vie de détenir un animal de compagnie ainsi que d'exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux.

Un mandat d'arrêt a été émis contre lui puisqu'il ne s'est pas présenté à l'audience. "Les policiers devraient le retrouver facilement. Il fait partie de ces propriétaires qui utilisent les chiens seulement comme des outils et se fichent du bien-être animal", analyse Anne-Claire Chauvancy.

"La majorité des actes de maltraitance viennent d'agents qui ne sont pas des professionnels" 

Selon la responsable associative, de plus en plus de signalements sont faits pour dénoncer la maltraitance que subissent les chiens des agents de sécurité. "Il y a un manque de formation et d'encadrement dans ce secteur. Les chiens se retrouvent avec des gens qui les font vivre dans des conditions indignes", note la présidente d'Action Protection Animale.

Dans le cas de Mabrouk, l'appartement dans lequel le gardait son propriétaire était insalubre et sa cage "éventrée" selon l'association. Autre problème dans la gestion des chiens de sécurité : le manque de soin apporté par les propriétaires.

Selon Daniel Madeira, président et fondateur du syndicat autonome des agents cynophiles, "Tous les acteurs de la sécurité privée ont pris conscience de ces problèmes de maltraitance et agissent contre cela avec de la formation et de la sensibilisation." D'après lui,  la plupart des actes de maltraitances "sont faits par des gens qui ne sont pas des professionnels, ils n'ont rien àfaire avec un chien de sécurité." Dans le cas où ils sont portés par un agent professionel,  sa carte professionnelle lui est retirée et "le syndicat fait en sorte qu'il ne puisse plus excercer dans le milieu de la sécurité privée.  "   

"En Île-de-France, il y a parfois 15 à 20 malinois dans le même squat, les chiens ne sont pas entretenus et les propriétaires en prennent un au hasard, parfois sans même connaître l'animal", déplore la responsable associative. Enfin, beaucoup de chiens entraînés pour la sécurité changent régulièrement de propriétaires et donc de repères. "Mabrouk avait connu 4 propriétaires avant celui-ci", note par exemple l'avocate.

Que dit la loi sur la maltraitance animale ? 

Dans le Code pénal, la maltraitance animale est encadrée par l'article 521-1. "Il dispose que les auteurs de tels actes encourent 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende. Cela peut monter à 4 ans si les sévices entraînent la mort de l'animal. Le fait d'être propriétaire du chien constitue une circonstance aggravante", détaille Me Maryse Bierna.

Pour les chiens utilisés par les agents de sécurité, l'association Action Protection Animale souhaite que leur situation soit mieux encadrée par la loi. "Il faudrait notamment fixer un âge maximum pour l'utilisation des chiens. Certains propriétaires les font travailler jusqu'à leurs 14 ans. C'est une pratique indigne pour leur bien-être", d'après Action Protection Animale.   

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