L'imam Hassen Chalghoumi, un pourfendeur de l'intégrisme islamiste, fait l'objet de "menaces exacerbées" depuis la mort de Samuel Paty, selon son avocat. Trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris.
Hassen Chalghoumi, l'imam à la mosquée de Drancy en Seine-Saint-Denis fait l'objet de menaces "exacerbées" depuis la décapitation mi-octobre de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine. Son avocat Me David-Olivier Kaminski a porté plainte pour menaces de mort.
L'imam de Drancy est connu pour ses prises de position contre l'intégrisme et ses rapports d'amitié avec la communauté juive lui valent critiques et menaces, largement relayées sur internet. Sa représentativité est néanmoins contestée au sein même de la communauté musulmane. "Il ne s'exprime pas au nom des musulmans mais est une des voix, et défend les valeurs de la République", a souligné son avocat.
Trois enquêtes ouvertes
Suite aux dépôts de plaintes, trois enquêtes ont été ouvertes et confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes, a indiqué dimanche à l'AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. "L'une porte sur des faits d'apologie du terrorisme et de menace de mort, une autre sur des faits de provocation à la commission d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie et la dernière sur des faits de menaces de mort", a précisé le parquet.Son avocat a également demandé au Président de la République des renforts policiers pour le protéger.
Hassen Chalghoumi avait notamment été la cible du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, dont le fondateur Abdelhakim Sefrioui, un militant islamiste radical, a été mis en examen dans l'enquête sur l'assassinat de Samuel Paty. Le collectif avait déclenché en 2010 une cabale contre cet imam, en manifestant pendant des mois devant la mosquée de Drancy. Deux membres de l'organisation avaient même été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour avoir tenté de s'introduire au domicile de l'imam.