Interpellation d'un homme roué de coups par des policiers à Bagnolet : "des images intolérables", l'IGPN saisie

Un homme interpellé par des policiers à Bagnolet samedi 13 juillet a été traîné à terre et frappé par des policiers. La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux. L'Inspection générale de la police nationale a été saisie.

Dans la vidéo postée sur les réseaux sociaux, on peut voir un policier asséner un coup-de-poing à un homme cagoulé, les mains menottées dans le dos. Simultanément, on entend prononcer les mots :"Attends ! pas là !". Des policiers traînent ensuite à terre la victime que l'on entend crier, pendant que l'un des agents le frappe violemment à terre à plusieurs reprises.

Les faits se sont produits dans la nuit de samedi à dimanche, dans le quartier des Coutures, au sud de Bagnolet en Seine-Saint-Denis. Selon le journal le Parisien, le soir du 13 juillet, l'homme âgé de 19 ans avait été interpellé par les policiers alors qu'il tirait des mortiers d’artifice sur des forces de l'ordre.

Des réactions indignées

Postée sur le réseau X, la vidéo d'une vingtaine de secondes, devenue virale, a suscité des réactions indignées de la part de plusieurs personnalités politiques. À commencer par celle d'Alexis Corbière, députée sur la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis. "Quelles que soient les circonstances, il est hors de question qu'un homme menotté qui vient d'être interpellé, soit frappé au sol par un fonctionnaire de police", commente l'élu.

"Ça me semble important que des mesures soient prises parce qu'on le voit bien aujourd'hui, il y a une nécessaire confiance qui doit être à tout moment assurée entre la population et sa police (...) qui travaille difficilement, mais il va de soi que nous sommes et je suis très attaché, à ce qu'elle ait un comportement qui soit le plus irréprochable et là, on voit bien clairement qu'il y a une violence intolérable, inqualifiable qui, quelque part, déshonore la fonction", ajoute le député.

De son côté, sur le réseau X, Antoine Léaument, député LFI dans l'Essonne, qui publie également la vidéo, rappelle l'article 9 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen pour dire, à sa façon, qu'en cas d'arrestation d'une personne, "toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne, doit être sévèrement réprimée par la loi".

L'IGPN saisie

À la suite de cette diffusion, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie, selon le parquet de Bobigny. Une enquête administrative a également été ouverte, selon les précisions d'une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Les syndicats de police Alliance et UNSA police et SGP-FO que nous avons sollicités pour commenter les conditions de cette interpellation, n'ont pas donné suite à nos demandes d'entretien.

Le maire (PS) de Bagnolet Toni Di Martino, dénonce également sur le réseau X "des images intolérables" que "rien ne saurait justifier".  

Au cours de l'année 2022, selon les derniers chiffres disponibles, la "police des polices" a été saisie de 1 065 enquêtes judiciaires en 2022, un nombre "stable" sur trois ans, après une forte hausse en 2019, en lien avec le mouvement des "gilets jaunes".

Comme les autres années, près de la moitié (48 %) de ces enquêtes concerne l'usage de la force par les policiers. Et "c'est sur la voie publique que les policiers recourent le plus fréquemment à la force", note l'inspection, qui a été saisie de 272 enquêtes pour usage de la force "à l'occasion d'une interpellation ou d'une opération assimilée" (soit 54 % des cas).

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