Dans un courrier au ministre de l'Intérieur, le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis alerte sur les "conditions du maintien de l'ordre lors des grands rassemblements". L’élu PS appelle à "une autre approche" en vue de l’organisation des Jeux olympiques.
A l’approche de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux olympiques de Paris 2024, qui se tiendront en partie en Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel interpelle Gérald Darmanin sur la doctrine de maintien de l'ordre. Dans une lettre datée de vendredi et consultée ce mardi par l'AFP, l'élu socialiste exprime son inquiétude. "Les bonnes conditions du maintien de l'ordre lors des grands rassemblements ne manquent pas de faire débat aujourd'hui dans notre pays", écrit-il.
Fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022, manifestations contre la réforme des retraites… "Les images de ces dernières semaines, qui s'ajoutent à celles de ces dernières années, ne sont pas de nature à rassurer", pointe du doigt le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.
L’élu dénonce notamment l'usage récurrent des lanceurs de balles de défense (LBD) et des grenades de désencerclement, ainsi que le recours à des unités comme la BAC et la BRAV-M, "formées pour arrêter des délinquants dangereux et non pour encadrer des manifestantes et manifestants".
"Ça ne sert à rien" que Gérald Darmanin parle "de terrorisme intellectuel dès qu’on veut poser ce débat", dénonce Stéphane Troussel
"Nos voisins européens ont pour la plupart adopté une autre approche du maintien de l'ordre, basée sur le dialogue et la désescalade, qui limite fortement la confrontation", affirme Stéphane Troussel, plaidant dans sa lettre pour un emploi proportionnel de la force et un évitement de la confrontation.
Invité de franceinfo ce mardi, l’élu a par ailleurs appelé à un débat "constructif et apaisé" sur le sujet. "Ça ne sert à rien" que Gérald Darmanin parle "de terrorisme intellectuel dès qu’on veut poser ce débat", a ainsi déploré Stéphane Troussel.
Dans le cadre des JO de Paris, la Seine-Saint-Denis accueillera - au-delà du Stade de France - le village des athlètes, le centre aquatique olympique, le centre des médias ainsi que le mur d'escalade au Bourget. Contacté par l'AFP au sujet de cette interpellation, Gérald Darmanin n'a pas souhaité réagir.
Avec AFP.