Le conseil municipal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a, une fois encore, viré à la foire d'empoigne, hier soir mercredi 11 avril. Le maire, Stéphane de Paoli, UDI, a même dû être brièvement "exfiltré" par la police. Un épisode de plus dans l'histoire ahurissante de la municipalité depuis 2014
Le maire UDI de Bobigny (Seine-Saint-Denis), Stéphane de Paoli, a dû être, un moment, évacué sous protection policière de la séance du conseil municipal du mercredi 11 avril, qui tournait à la foire d'empoigne entre opposants et partisans.
Un peu plus tard dans la soirée, le maire a pu revenir dans la salle et faire voter le huis clos pour tenir néanmoins la séance.
C'est un nouvel épisode, après d'autres, toujours mouvementés, qui vient une fois de plus confirmer que les choses ne se passent pas bien à Bobigny et qu'il y a un problème dans le fonctionnement de la commune depuis les dernières élections municipales, en mars 2014.
Tout commence dès 2014.
En mars 2014, la liste centriste de l'UDI Stéphane de Paoli arrache la mairie de Bobigny, préfecture de Seine-Saint-Denis, 50 000 habitants, au Parti Communiste qui régnait là depuis 95 ans.
L'équipe qui arrive alors à Bobigny n'est pas constituée que d'inconnus. Certains de ses membres sont des proches de Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, maire de la commune voisine de Drancy, et député de la circonscription. Rapidement, ces collaborateurs de Jean-Christophe Lagarde vont se retrouver aux postes importants de l'équipe. Ainsi Christian Bartholmé, directeur adjoint du cabinet de Lagarde, est le premier adjoint du maire de Bobigny Stéphane de Paoli. A Bobigny, beaucoup le considèrent comme le véritable maire.
Condamné à un stage de citoyenneté
Dès juillet 2014, la nouvelle équipe connaît un premier conflit interne avec une adjointe à la petite enfance. L'affaire tourne aux insultes et menaces et va très vite atterrir devant la justice. Christian Bartholmé écopera d'une amende et de l'obligation de suivre un "stage de citoyenneté" pour violences morales en réunion dans cette affaire qui continue d'empoisonner le climat de Bobigny.
En novembre 2017, une enquête du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 sur la gestion et les méthodes de l'équipe municipale entraîne beaucoup de réactions, de commentaires et provoque la colère du maire qui porte plainte pour diffamation.
Rapport de la Chambre des Comptes
Mais une autre échéance, ces jours-ci devrait encore exacerber les antagonismes : la Chambre Régionale des Comptes doit rendre son rapport sur les finances de la ville. Des confrères comme le Parisien et l'AFP qui ont pu le consulter préalablement, indiquent qu'il est très sévère et évoquerait même le cas d'embauche de "personnels au casier judiciaire bien rempli".
De mois en mois, à Bobigny, commentaires, rumeurs, menaces ou accusations s'amoncellent, vraies ou fausses. Et le climat s'alourdit. Le Parti Communiste y voit des arguments pour une éventuelle revanche. C'est dans ce contexte général qu'il faut comprendre ce énième conseil municipal très tendu.