Plusieurs dizaines de lycées et collèges de région parisienne étaient bloqués jeudi matin, notamment en Seine-Saint-Denis dans le sillage des "gilets jaunes". Des incidents étaient répertoriés devant plusieurs établissements.
En Seine-Saint-Denis, 37 lycées et deux collèges étaient bloqués et neufs jeunes soupçonnés de violences ont été interpellés, a-t-on appris de source policière. Les syndicats lycéens ont appelé à intensifier le mouvement jeudi par une "mobilisation générale", avant une manifestation à Paris vendredi.
En milieu de matinée, la situation était notamment très tendue à la Courneuve, devant le lycée Denis-Papin, une trentaine de jeunes cagoulés ont jeté des cocktails Molotov et des bouteilles en verre et incendié une voiture, selon la police.
Devant le lycée Aristide-Briand au Blanc-Mesnil, ce sont des poubelles qui ont été brûlées par des jeunes qui ont ensuite "pris à partie" les pompiers. Devant le lycée René-Cassin, au Raincy, des projectiles ont été lancés sur les forces de l'ordre.
Au lycée Mozart du Blanc Mesnil, des feux de poubelles. 400 a 500 étudiants stationnés devant leur lycée @BFMParis @BFMTV pic.twitter.com/K0t86Yvgso
— Alexia Elizabeth (@alexialzbth) 6 décembre 2018
Voitures incendiées
Les tensions étaient également fortes à Mantes-la-Jolie (Yvelines) où au moins deux voitures ont été incendiées, devant le lycée Saint-Exupéry et près de la patinoire, et où des heurts ont éclaté avec la police. 148 personnes ont été interpellées en lien avec ces perturbations.À Cachan, dans le Val-de-Marne, environ 150 jeunes étaient rassemblés devant le lycée polyvalent, où une voiture avait été brûlée mardi. Cinq jeunes ont été interpellés.Des heurts devant le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie #Yvelines ► https://t.co/UHMwdmZiQy #GiletsJaunes #lyceens pic.twitter.com/5Lb0dNalrn
— France 3 Paris (@France3Paris) 6 décembre 2018
Certains parmi les lycéens portent un gilet jaune ou l'agitent à bout de bras devant les policiers, a constaté une journaliste de l'AFP. "On surfe sur le mouvement des gilets jaunes parce que c'est nous les citoyens de demain", dit Ludo, en terminale.
Dans les Hauts-de-Seine, 8 lycées étaient bloqués et 35 personnes placées en garde à vue. Dans l'Essonne, 29 personnes ont été interpellées.
Inquiétude d'une propagation
L'âpreté de cette mobilisation lycéenne, réveillée par la protestation des "gilets jaunes", commence à inquiéter les autorités.Mercredi, un lycéen de Saint-Jean-de-Braye (Loiret) a été hospitalisé après avoir été "touché au front", selon le procureur, par des tirs policiers de balles de défense en marge des manifestations.
Les manifestants appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université et instituant la plateforme controversée Parcoursup.