Le tribunal administratif de Paris a reconnu à la mairie de Montreuil son droit d'interdire l'accès et l'habitation du foyer Bara où résidaient entre 250 et 300 personnes qui vivaient dans des conditions particulièrement difficiles.
Le bâtiment était dans un état délabré. Toiture non étanche, murs porteurs fragiles, installation électriques pas aux normes : le juge administratif estime dans sa décision que le foyer risque "de s'effondrer et de prendre feu à tout moment".
Dans l'ordonnance qu'il a rendue mercredi 31 octobre, il confirme l'interdiction prononcée par le maire de Montreuil et que contestait le préfet de Seine-Saint-Denis, Pierre-André Durand : "Compte tenu de l’urgence de la situation et de la gravité particulière du danger que fait peser l’état de l’immeuble sur la sécurité publique, le maire de Montreuil a pu légalement faire application des pouvoirs qui lui sont reconnus".#Montreuil Le Tribunal Administratif de Paris reconnaît le danger du foyer #Bara #justice ce soir, de fortes émotions et de la joie pour un #logementdigne pic.twitter.com/8kN0awkfVN
— Menhoudj Halima (@HalimaMenhoudj) 31 octobre 2018
Le maire dort sur place
Pour montrer les conditions dans lesquelles dormaient ces travailleurs migrants, le maire de Montreuil, Patrice Bessac, s'était rendu sur place et avait diffusé des vidéos des locaux insalubres."Même si je prends acte des décisions du tribunal administratif de Paris, ce soir j'ai mal pour mon pays et pour ses institutions qui décident de mettre des centaines de travailleurs à la rue, ferment les yeux sur les conditions de vie indignes et dangereuses de centaines d'autres et laissent des milliers de mètres carrés vides en attendant des projets qui ne verront le jour que dans six ans."