Depuis que sa maire Dominique Voynet (EELV) a annoncé qu'elle ne se représentait pas, Montreuil (Seine-Saint-Denis), seule ville de plus de 100.000 habitants dirigée par les écologistes, est le théâtre d'une guerre des gauches avec pas moins de sept candidats aux municipales.
"Si vous pensez avoir compris quelque chose à la situation de Montreuil, c'est que vous n'avez rien compris" : la petite blague circule dans les rues de la ville aux portes de la capitale surnommée un temps le "XXIe arrondissement de Paris". Les Montreuillois auront en effet à choisir entre sept listes de gauche et une liste de droite pour les prochaines municipales.
Longtemps bastion communiste, la mairie de Montreuil avait été "volée injustement" en 2008 au PCF, selon son secrétaire national Pierre Laurent, par une liste écologiste et de dissidents PS menée par Dominique Voynet.
Les communistes ont monté une liste avec le Front de gauche dont le parti de gauche (PG), emmenée par Patrice Bessac (PCF), 35 ans. Une autre liste comporte le logo Front de gauche, celle de Jean-Pierre Brard, 65 ans, qui fut l'édile de Montreuil de 1984 à 2008 et qui a quitté le PCF depuis 1996 mais reste "apparenté". "Jean-Pierre Brard a fait le choix de s'éloigner de sa famille politique", "il fait une liste solitaire et de revanche", rétorque Patrice Bessac.
La liste du Parti socialiste est conduite par le député Razzy Hammadi, 35 ans. Une dissidente du PS (exclue du parti pour avoir soutenu Dominique Voynet en 2008), Mouna Viprey, 45 ans, a également formé sa propre liste et "regrette" de son côté "l'éclatement de la gauche" mais voit en ce premier tour "une sorte de primaire à gauche".
Les écologistes, qui ont dû faire face au "choix personnel" de Dominique Voynet de ne pas se représenter, ont finalement choisi leur candidat après des primaires, en la personne de Ibrahim Dufriche, 51 ans, ex-encarté PS et petit fils de Marcel Dufriche, maire communiste de Montreuil de 1971 à 1984. Le retrait de Dominique Voynet digéré, on estime que "ce n'est pas de (leur) faute" si la gauche est divisée. "La grande majorité des militants écologistes auraient aimé montrer à la France que Montreuil était le bon élève sur le terrain de l'accord gouvernemental", souligne Mireille Alphonse, cosecrétaire du groupe local Europe Ecologie-Les Verts (EELV).
"Je trouve cela dommage mais c'est une réalité qui caractérise Montreuil et c'est en partie pour cela que Dominique voynet a jeté l'éponge", explique Ibrahim Dufriche.
Lutte ouvrière (LO) et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) présentent chacun une liste.
A droite, une seule liste UMP-UDI-MoDem, avec à sa tête Manon Laporte (UMP), 48 ans.