Plusieurs directeurs d'école de Pantin (Seine-Saint-Denis) ont reçu mardi des courriers rédigés par la directrice retrouvée morte dans le hall de son école maternelle. La fonctionnaire met en cause l'Éducation nationale et dénoncent des conditions de travail de plus en plus difficiles.
Quelques jours après sa mort, des lettres rédigées par la directrice de l'école Méhul, retrouvée morte au sein de son établissement, ont été reçus par d'autres chefs d'établissement. Des courriers qui pointent les problèmes qu'elles rencontrent et met en cause son employeur l'Education Nationale.Selon le témoignage recueilli par l'AFP, la fonctionnaire aurait ainsi posté quinze lettres dans lesquelles elle "met en cause la surdité de la hiérarchie et l'absurdité de ses conditions de travail". Elle évoque "les demandes sans queue ni tête, les tâches chronophages, les incidents avec les familles... Et l'absence de soutien de la hiérarchie".
Je dois dire aussi que je n'ai pas confiance au soutien et à la protection que devrait apporter notre institution, d'ailleurs, il n'y a aucun maillon prévu (...) et la cellule de crise, quelle blaque!
Nous avons pu nous procurer et lire cette lettre de trois pages. La directrice de l'école décrit un travail quotidien extrêmement compliqué et un nombre de tâches qui ne cesse de s'accroître. Elle évoque également la solitude dans laquelle elle se trouve face à ces difficultés et conclut "Je remercie l'institution de ne pas salir mon nom".
L'école Méhul a rouvert ses portes aux enfants mardi avec des modalités d'accueil particulières.
"Une souffrance professionnelle qui se doit d'être entendue"
Face à l'ampleur de l'émotion suscitée par cet évènement, l'académie de Créteil répond. Elle dit avoir mis en place "des cellules académiques d’écoute et de soutien" et affirme que le "Directeur académique a réuni mardi 24 septembre l’ensemble des directeurs d’école de la ville de Pantin pour un temps d’échanges et de soutien".Enfin, elle précise que ces courriers "font état d’une souffrance professionnelle qui se doit d’être entendue avec la plus grande attention".