Alors que la grève pour une augmentation des salaires a été reconduite ce mercredi matin chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, le manque de carburant entraîne parfois des situations tendues dans les files d’attente en Île-de-France.
Certains esprits s’échauffent face au manque de carburant, après une quinzaine de jours de grève parmi les salariés des raffineries françaises. "Pas mal de gens grugent, notamment les scooters. Les VTC aussi, parce qu’ils ont tous une bonne raison pour doubler alors que nous aussi, on travaille. On a besoin d’essence", raconte une automobiliste.
A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), des coursiers auraient tenté de doubler des véhicules dans la file d'attente d’une station-service, avant de se faire chasser à coups de casque, comme on peut le voir sur cette vidéo datée du lundi 10 octobre.
Parmi les Franciliens qui parviennent à se ravitailler, certains restent malgré tout inquiets. "C’est compliqué, étant donné qu’on a un réservoir assez petit, explique un conducteur de scooter. Sachant qu’on ne peut pas prendre un bidon en plus avec nous, c’est compliqué."
Une première réunion entre Total et la CGT
"Au pire des cas, j’ai une voiture avec le plein. Si besoin, je le mets dans mon scoot'", raconte un autre conducteur de deux-roues.
En Île-de-France, près de 40% des stations-service sont à sec selon Mobilians. Le syndicat Force ouvrière a annoncé ce mercredi rejoindre le mouvement de grève pour les salaires initié par la CGT chez TotalEnergies.
Le ministère de la Transition énergétique a de son côté annoncé la réquisition de quatre salariés d'ExxonMobil pour permettre le fonctionnement du dépôt normand de carburants de Port-Jérôme en Normandie : deux pour mercredi et deux pour jeudi matin.
La direction de Total a par ailleurs reçu ce mercredi après-midi les syndicats représentatifs, y compris la CGT. Il s’agit de la première réunion depuis le début de la crise. Dans un premier temps, la direction avait conditionné cette rencontre à la levée des blocages. Le syndicat demande une hausse de 10% des salaires pour 2022.