Place aux enquêteurs sur les lieux de l'explosion de Rosny

Les sauveteurs faisaient peu à peu place lundi aux enquêteurs autour des décombres de l'immeuble de Rosny-sous-Bois qui a explosé la veille, selon toute vraisemblance à cause d'une fuite de gaz, tuant au moins sept de ses habitants.

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Un homme d'une cinquantaine d'années, probablement le gardien de cet immeuble de quatre étages qui vivait dans une loge au rez-de-chaussée, est toujours recherché dans les décombres. Les opérations sont désormais très périlleuses, car les sauveteurs doivent fouiller un tas de gravats haut d'une dizaine de mètres, au pied d'un bâtiment qui menace de leur tomber dessus.

"Il y a toujours espoir" de retrouver cet homme en vie, même si une trentaine d'heures après le drame, les chances de survie sont infimes, a répété le lieutenant-colonel Samuel Bernès, porte-parole des pompiers de Paris.

Les pompiers ont retrouvé lundi matin le corps sans vie d'une femme octogénaire, qui habitait au premier étage. Seules deux personnes sont sorties vivantes des décombres, malgré le déploiement de très gros moyens de secours. Sur place, des enquêteurs de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, en charge des investigations, se relayaient aux côtés des pompiers. Seuls éléments distillés par la justice à ce jour: l'explosion est très probablement de source accidentelle et a soufflé l'immeuble par le bas.

Selon le maire UMP de Rosny-sous-Bois, Claude Capillon, des travaux avaient été entrepris à proximité de l'immeuble mais il ne s'agissait pas d'un chantier "important". A priori, "il n'y avait pas d'opérations sur les conduites de gaz", a précisé l'élu. "A 95%, on peut dire que le gaz est à l'origine de l'explosion", mais "à quel niveau, c'est un travail de minutie", a commenté M. Capillon.

La société en charge du réseau de distribution du gaz GRDF a assuré "qu'aucune fuite n'avait été signalée précédemment" sur les lieux. Le parquet de Bobigny devrait communiquer sur les premiers éléments de l'enquête dans l'après-midi. 

Larmes aux yeux ou lunettes noires

Toute la nuit, à la lumière de puissants projecteurs, des dizaines de sauveteurs se sont activés au milieu des décombres de l'immeuble décharné, dans le grondement des tractopelles.

L'explosion, survenue dimanche matin peu après 07h, a littéralement pulvérisé une moitié du bâtiment, saisissant en plein sommeil la plupart des victimes. A quelques centaines de mètres, devant un gymnase où une chapelle ardente a été installée, des proches des victimes se sont réunis dans la matinée pour une cérémonie de recueillement.

Amis et voisins, larmes aux yeux ou regard dissimulé par des lunettes noires, sont venus soutenir les familles. Des enfants et des adolescents, certaines venues avec des roses rouges, se sont étreints longtemps. "Ma petite fille allait à l'école avec les deux adolescents décédés. C'est atroce", a dit Monique Devit, 75 ans, une fleur à la main. En sanglots, Hugo, 14 ans, dit avoir perdu son "meilleur ami".

Venu assister à la cérémonie, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a dit sa "solidarité avec les familles terrassées par le deuil". C'est "un drame qui nous laisse perdu", a ajouté le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone.

Sur les sept morts, on compte une mère de famille de 40 ans et ses deux adolescents de 14 et 18 ans, mais aussi un enfant âgé de dix ans, une femme de 45 ans, une octogénaire et un autre adulte qui reste à identifier formellement. La déflagration a blessé onze autres personnes, dont quatre plus grièvement. "Leurs vies ne sont plus en danger", a précisé lundi le préfet de Seine-Saint-Denis Philippe Galli.

Selon la mairie, 32 personnes sinistrées ont été relogées après l'explosion. Vingt autres, dont deux enfants, ont été accueillies pour la nuit par leurs familles et restaient à reloger.

>> Tout ce qu'il faut savoir sur l'incident à Rosny-sous-Bois

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