Plaintes contre la gestion du Covid-19 : "Que l'on nous explique pourquoi les masques ne servaient à rien"

Des centaines de plaintes ont été adressées au Parquet de Paris notamment pour mise en danger de la vie d'autrui. Quatre informations judiciaires ont été ouvertes. La Cour de justice de la République mène elle aussi une instruction sur d'anciens membres du gouvernement.

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Médecin dans la commune de Coubron en Seine-Saint-Denis, Ludovic Toro en est aussi le maire (UDI). Auditionné pendant deux jours par les magistrats de la Cour de justice de la République, il est l'un des premiers praticiens à avoir porté plainte.

"Que l'on nous explique pourquoi en février, mars, les masques ne servaient à rien et que l'on pouvait dormir tranquille", explique ce médecin généraliste.

En pleine pandémie, il n'a pas eu les moyens de se protéger. Si l'ancienne ministre affirme avoir alerté sur la crise sanitaire qui arrivait, lui dénonce l'inaction du gouvernement. "Cela fait 10 ou 20 ans que l'on a des menaces virales qui arrivent comme le H1N1. Il faut que l'on se prépare à cela. Et là nous nous sommes rendus compte que l'on n'était pas préparé. Qu'est-ce que veut cette plainte ? Elle veut d'abord dire reconnaître ses fautes. Je suis prêt à entendre : 'quelque part, on vous a menti, il n'y avait pas de masques et on vous a dit que cela servait à rien'. Parce que c'est la réalité, ou que l'on nous prouve le contraire. Il n'y avait pas assez de masques, on n'était pas prêt mais surtout, pas nous dire que cela ne servait à rien", poursuit-il.
 

Quatre informations judiciaires ouvertes

Me Fabrice Di Vizio défend de nombreux plaignants. Dans cette affaire, quatre informations judiciaires viennent d'être ouvertes par le parquet de Paris. Il demande maintenant l'audition des anciens ministres comme témoins.

"C'est le moment où l'on va pouvoir demander à Mme Buzyn : quand vous dites que vous avez informé et que vous étiez probablement la première à voir ce qu'il se passait, qu'avez-vous exactement écrit ? A qui ? Quel niveau d'informations aviez-vous ? Et comment tout cela a-t-il été reçu ? C'est la première question. La deuxième c'est de demander : et vous M. Salomon ? Et vous Santé Publique France, qu'avez-vous comme information ?", indique-t-il.

Ouvertes contre X pour abstention volontaire de combattre un sinistre, mise en danger de la vie d'autrui ou encore homicides et blessures involontaires, ces informations judiciaires "regroupent 253 des 328 plaintes mettant en cause des décideurs et structures publics nationaux" adressées au parquet de Paris depuis le 24 mars.

Parallèlement, la Cour de justice de la République, seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour l'exercice de leur fonction, mène son instruction distincte depuis juillet sur le cas de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, et son successeur Olivier Véran, eux aussi visés par plusieurs plaintes.
 
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