Les deux automobilistes soupçonnés d'avoir tué un ouvrier alors qu'ils faisaient la course dans les rues de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) ont été mis en examen dimanche pour "homicide involontaire" et leur permis leur a été retiré, a déclaré à l'AFP une source proche du dossier.
Déférés devant la justice dimanche après l'ouverture d'une information judiciaire pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui, "les deux chauffards ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire" dans la soirée, a dit cette source. Le parquet de Bobigny avait requis leur placement en détention provisoire. Leur contrôle judiciaire les oblige notamment à remettre leur permis de conduire à la justice et il leur est interdit de se rencontrer, a-t-elle ajouté.
Âgés de 22 et 27 ans, les conducteurs de deux bolides de location, une Mercedes et une Porsche, s'étaient présentés vendredi après-midi au commissariat de Noisy-le-Sec après avoir dans un premier temps pris la fuite. À l'occasion d'un mariage qui réunissait 200 personnes, une course automobile entre ces deux invités s'était soldée par une collision sur un trottoir et avait fait un mort, un ouvrier qui chargeait son camion après sa journée de travail. La victime, Samuel Maxime, était un ouvrier originaire de Roumanie âgé d'une quarantaine d'années. Il chargeait son camion sur le trottoir lorsque la voiture l'a renversé et l'a tué sur le coup. Il était marié et père de trois enfants.
Des permis de conduire "en règle"
Les premières investigations ont montré que les deux hommes avaient un permis de conduire "en règle" et qu'ils ne conduisaient pas sous l'emprise de drogue ou d'alcool, selon cette source. Seul l'un d'eux était connu de la justice, pour une affaire de stupéfiants. "Les investigations vont se poursuivre, notamment pour exploiter les images de vidéosurveillance de la rue. Les premiers éléments ne font pas ressortir qu'ils étaient en vitesse trop excessive", a-t-elle poursuivi.
Samedi, le maire de cette commune de 40.000 habitants a demandé de "légiférer la location des grosses cylindrées", "en interdisant la location à des jeunes inexpérimentés" ou en créant un permis spécifique. Dans une lettre envoyée au ministre de l'Intérieur, Laurent Rivoire (UDI) a demandé "des mesures au niveau national" pour éviter "un nouvel accident dramatique".
Dimanche, une marche blanche en mémoire de la victime de ce rodéo mortel a réuni environ 350 personnes dans les rues de Noisy-le-Sec.