En Seine-Saint-Denis, les élèves ont 20% de leurs heures de cours perdues car les professeurs ne sont pas remplacés

Des parents d'élèves de Saint-Denis se sont réunis ce samedi 16 novembre pour établir un plan d'action contre ces heures perdues pour leurs enfants. Ils n'excluent pas la possibilité d'attaquer l'État pour rupture d'égalité.

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Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ces parents d'élèves ne comptent plus les heures perdues pour leurs enfants à l'école, ces heures sans cours, sans enseignant, sans remplaçant où les enfants sont livrés à eux-mêmes.

"Depuis le début de l'année, il a déjà raté 53 heures de cours. L'année dernière, il en a raté 188 pour l'année scolaire 2018-2019. Cela représente environ 20% des heures qui ne sont pas assurées au collège", explique Catherine Denis, représentante FCPE 93.

La FCPE n'exclue pas la possibilité d'attaquer l'État pour rupture d'égalité. ©France 3 Paris Ile-de-France
 

Des parents paient de leur poche des heures de cours

Derrière ces heures perdues qui s'accumulent, la crainte de l'échec et du décrochage scolaire. Certains essaient de récupérer leur enfant pendant les absences pour éviter les heures de permanence. D'autres mettent la main au portefeuille.

"Je paie des heures supplémentaires pour compenser l'absence de mes enfants. Les jeudis ils ont des cours après les soutiens scolaires", raconte Calixte Ntontolo, père de 3 enfants.  

Compensation symbolique

Lassés des courriers sans effets envoyés à l'administration, la FCPE a décidé de mandater une avocate pour agir. Son rôle : rassembler le décompte de toutes les heures perdues, et attaquer l'État pour rupture d'égalité.

"On est obligé de passer pour l'instant par le biais de la voie en réparation, c’est-à-dire la condamnation pour faute de l'État qui doit réparer le préjudice subi. Donc cela va se résoudre en argent sonnant et trébuchant, et malheureusement pas en exécution de ses obligations", indique Maître Delphine Krust, avocate des familles et de la FCPE.

En juillet 2017, cette avocate avait fait condamner l'État pour le même problème dans les Hauts-de-Seine. Les parents avaient reçu une compensation symbolique : 96 euros soit 1 euro par heure de cours non-assuré.
 
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