Le maire (PCF) de La Courneuve, Gilles Poux, a commandé un rapport pour dénoncer les inégalités subies par les habitants de sa commune. Et le constat est sévère. La ville affiche des taux de 27% de chômage et 43% de taux de pauvreté, des taux beaucoup plus importants qu'à Paris.
Dans le portrait dressé par l'"Atlas des inégalités territoriales", La Courneuve semble cumuler de nombreux défis qui touchent la Seine-Saint-Denis. Ce rapport réalisé par le cabinet Eneis-KPMG et commandé par le maire (PCF) de la ville, a comparé le territoire avec le XIIIe arrondissement de Paris, Les Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) et Vaulx-en-Velin (Rhône).
Une des illustrations parmi les plus criantes de la situation particulière dans laquelle se trouve La Courneuve est démontrée par les chiffres de la pauvreté. Avec 43,2% de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, la commune est la 9e la plus pauvre de France (deux autres villes du département figurent dans ce classement, Aubervilliers et Clichy-sous-Bois).
La Courneuve dénonce les inégalités sur son territoire et exige 18 actions dans son #Atlasdesinégalités territoriales. Pour lire l'intégralité du document, rendez-vous sur https://t.co/blbndXkv9i.@PorcherThomas #lacourneuve #inégalitésterritoriales pic.twitter.com/SbpGzjOwGc
— Ville La Courneuve (@La_Courneuve) 15 avril 2019
"Situation d'exclusion"
"On est sur un territoire en forte dynamique économique, qui devrait offrir des opportunités à la population." "Mais on a le sentiment que tout est fait pour qu'elle reste dans une situation d'exclusion", affirme ainsi Gilles Poux.Car derrière les nombreux chiffres avancés par le rapport se dessine un retrait de l'État de ces zones. Ainsi, alors qu'il y a une forte proportion de jeunes dans la ville, le taux de scolarisation est inférieur à celui de l'Île-de-France (93,8% contre 96,8%). Il y a "des enseignants particulièrement jeunes et un taux de remplacement bien en dessous de la moyenne nationale", s'alarme le maire.
Autre exemple criant, alors que le département affiche le plus fort taux de criminalité de France, "on a 24 policiers de moins que la moyenne nationale", énumère l'élu.
Nos deux premières exigences : la création d’une autorité administrative indépendante pour l’égalité républicaine et la remise à plat du financement des territoires pour une redistribution plus juste des richesses entre les territoires favorisés et populaires. #atlasdesinégalités pic.twitter.com/HOE0W17NDK
— Gilles Poux (@Gilles_Poux) 15 avril 2019
18 propositions
Face à ce constat, "18 exigences pour rétablir l’égalité territoriale" ont été formulées qui représentent un coût de 10 milliards d’euros par an selon le maire.Il demande par exemple la création d'un "fonds d'égalité territoriale" qui serait financé par l'attribution d'1% de la TVA collectée à l'échelle départementale. Il souhaite aussi la mise en place de "contrats incitatifs à destination des fonctionnaires expérimentés" ou "la gratuité des transports en commun à l’échelle du territoire national".
L'édile doit se rendre dans plusieurs villes de France pour rencontrer des élus et des associations d'ici à juin 2019 pour, peut-être, être entendu par le gouvernement.