Une fois encore, la Seine-Saint-Denis fait figure d’exception. Au soir du premier tour de l’élection présidentielle, c’est Jean-Luc Mélenchon qui y était largement en tête, 10 points devant Emmanuel Macron. Dans un département où la gauche détenait 11 circonscriptions sur 12.
En Seine-Saint-Denis, sur 12 circonscriptions, 9 étaient entre les mains du PS. 2 étaient allées, en 2012, au Front de Gauche, allié au Parti Communiste. Une seule restait entre les mains de la droite ou plus exactement du Nouveau Centre (devenu depuis l’UDI), Jean-Christophe Lagarde. Combien en restera-t-il après les législatives de 2017 ?Car si, lors de l’élection présidentielle, la Seine-Saint-Denis a marqué d’abord sa très nette préférence pour La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, il n’est pas du tout certain que la chose se reproduise à l’identique pour les deux tours des élections législatives.
C’est qu’entre temps, Jean-Luc Mélenchon s’est fâché avec le Parti Communiste de Pierre Laurent. Et qu’il a tenu des propos très hostiles à l’égard du PS.
Jean-Luc Mélenchon est-il toujours leader en Seine-Saint-Denis sans le Parti Communiste, c’est peu probable. Le PC pèse encore très lourd dans le département. Et il présente des candidats en face de ceux de La France Insoumise dans toutes les circonscriptions sauf dans la 2ème et la 11ème.
Plusieurs circonscriptions sont à suivre. La 1ère , celle de Bruno Le Roux, celle d’Epinay-sur-Seine, Saint-Ouen et Saint-Denis sud, et la 7ème, celle de Montreuil, d’abord, du fait du nombre de candidats qui postulent : 21 dans les deux cas, bien plus que dans le reste du département. Dans ces deux circonscriptions, nettement de gauche, cette pléthore de candidats est l’exact reflet des fractures de la gauche, de son émiettement même. Chacun ou presque de ces 21 candidats représente une des micro-tendances, une poussière de gauche.
Et puis bien sûr, la Seine-Saint-Denis, c’est la succession de Claude Bartolone, le président sortant de l’Assemblée Nationale, dont on a longtemps dit qu’il était une sorte de « parrain » en Seine-Saint-Denis. Il faudra donc d’abord regarder ce que devient sa propre circonscription, la 9ème, celle des Lilas et de Romainville et Noisy-le-Sec, où il a choisi de passer la main.
Enfin, pour information, la 12ème , celle de Clichy-sous-Bois, Montfermeil où, à la surprise générale, le sortant socialiste Pascal Popelin ne se représente pas, permettra de se faire une idée sur l’état d’esprit d’un secteur défavorisé à l’égard de la République en Marche.