Il y a une semaine, le jeune Rom surnommé Darius qui avait été victime d’un lynchage en juin dernier sortait de l’hôpital. Sans solution d’hébergement, le jeune homme était retourné à la rue avec sa famille.
Le jeune Rom lynché en juin dans une cité de Pierrefitte en Seine-Saint-Denis est sorti de l'hôpital il y a une semaine, et s’était retrouvé à la rue faute d'un hébergement suffisant grand pour lui et sa famille. Gheorghe, qui avait dans un premier temps été désigné sous le nom de Darius, est désormais suivi en hôpital de jour. Depuis samedi, le jeune homme de 17 ans dort à l’hôtel à Paris, avec cinq de ses proches.
«C’est un hébergement de longue durée, pris en charge par l’Etat», assure Didier Leschi, préfet délégué pour l’Egalité des chances en Seine-Saint-Denis, au Parisien.
Dans un premier temps, le jeune homme avait refusé la proposition de logement avancée pour lui-même et sa proche famille par la préfecture de Seine-Saint-Denis de peur d’être séparé de sa famille, soit une trentaine de personnes. «Il avait vraiment peur de se retrouver isolé. Dans la communauté rom, la famille est un pilier. Finalement, ça devenait intenable, avec la rééducation et les soins qu’il doit recevoir. C’est pour ça qu’il a accepté», a déclaré son avocate, Me Julie Launois-Flacelière.
Gheorghe avait été agressé et enlevé le 13 juin dernier par un groupe de 8 à 12 jeunes d'une cité de Pierrefitte, au nord de Paris, qui le soupçonnaient d'avoir cambriolé un appartement. Il avait été retrouvé en fin de soirée, inconscient, dans un chariot de supermarché abandonné.
Cet "acte de barbarie", vivement condamné par les autorités politiques et des associations, avait pour mobile "la vengeance privée", avait souligné le parquet. Plongé dans le coma, la jeune victime s'est peu à peu rétablie et est désormais suivie en hôpital de jour. Elle souffre de calcifications aux genoux et de séquelles neurologiques, selon son avocate.
Début juillet, une enquête judiciaire pour "tentative d'homicide" et "enlèvement et séquestration" a été ouverte, mais aucune interpellation n'a pour l'instant
eu lieu. L'enquête est difficile, et les policiers restent "dans le flou du point de vue de l'ensemble des faits qui se sont déroulés", selon une source proche du dossier, les enquêteurs butant notamment sur des déclarations vagues ou contradictoires des différentes parties.