Les événements de Mai 1968 ont fait l'objet d'une riche couverture médiatique durant les semaines d'affrontements et de blocages, à Paris et ailleurs. Dans le Quartier latin, le photographe Jacques Boissay a été le témoin des événements. 50 ans plus tard, il raconte.
Dans son salon, Jacques Boissay tourne les pages jaunies des anciens numéros de France-Soir. C'est pour le grand quotidien de l'époque que ce photojournaliste a couvert les événements de Mai 68, à Paris.
Ces années-là, le journal était tiré à près d'un million d'exemplaires, et riche de plusieurs éditions quotidiennes. Il n'hésitait donc pas envoyer sur le terrain de ces événements, jour et nuit, des reporters pour couvrir les événements. Jacques Boissay étaient de ceux-là.
"Cette photo montre le combat qu'il pouvait y avoir entre les manifestants et des policiers qui n'étaient pas tellement armés", constate-t-il, les yeux sur l'une des pages du journal.
Pavé sur la tête
Le photographe raconte ses conditions de travail, sur place. "La police ne nous aimait pas. ils n'aimaient pas qu'on face des photos." "On jouait au chat et à la souris. Nous on était au milieu de tout ça. On se serait cru à la guerre", poursuit celui qui a été reporter de guerre, en Algérie.Le 6 mai, 805 personnes ont ainsi été blessées dans le Quartier latin. Et pour la petite histoire, Jacques Boissay a lui-même été victime d'un pavé... cela n'aura pas empêcher le photographe de réaliser des centaines et des centaines de clichés entre mai et juin 1968. Des photos qui font encore l'objet d'expositions.