On dit souvent qu'elles sont le baromètre qui mesure l'état de la biodiversité naturelle. Une enquête récente menée par le ministère de l'Agriculture révèle l'ampleur du désastre : 50% des ruches auraient disparu dans le Val d'Oise et l'Essonne l'hiver dernier.

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18 ruches sur 20 ont été perdues l'hiver dernier, raconte Despont, un apiculteur amateur depuis 30 ans. Il a constaté les dégâts en avril : "Quand j'ai ouvert, il n'y avait plus de population, il n'y avait plus rien", déplore-t-il.

Il explique cette perte exceptionnelle par un début février très doux. Les abeilles ont quitté la grappe qu'elles formaient dans la ruche pour se tenir chaud. "Elles sont parties butiner en plein mois de février. Les prunus, les aubépines étaient en fleurs. Il y a eu un dérèglement phénologique au niveau des floraisons qui fait que les abeilles sont sorties pour récolter le nectar et le pollen et certaines ne sont pas revenues", poursuit le passionné.

Celles qui sont restées n'étaient plus assez nombreuses pour se protéger en grappe autour du froid.

50% des ruches disparues en Île-de-France

Pour Stéphane Jourdain, un apiculteur professionnel, ce n'est pas le climat mais de nouvelles formes de pesticides qui ont décimées 90% de ses abeilles. L'hiver dernier, quand il écouté la vie dans ses ruches, 400 colonies sur les 450 étaient mortes. Son avenir ne tient plus qu'à un fil : le parrainage de ruches.
"Si je ne trouve pas des gens, des entreprises pour m'aider à reconstituer mon cheptel avant le printemps prochain, je n'ai plus d'exploitation. Aujourd'hui il y a des dispositifs possibles comme une défiscalisation pour les entreprises. J'en ai un très grand besoin, parce qu'en ayant perdu 400 colonies, sachant qu'une colonie vaut 200 euros, il me faut 80.000 euros pour redémarrer au printemps."

Environ 50% des ruches auraient disparu dans le Val d'Oise et 41% dans l'Essonne. Une situation préoccupante pour l'apiculture en Île-de-France.
 
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