La CGT commerce a appelé mercredi à la grève "dès aujourd'hui" les salariés de Tati, dont les magasins vont être fusionnés avec l'enseigne Gifi, fermés ou vendus, à l'exception du magasin historique du boulevard Barbès à Paris, entraînant 189 suppressions de postes.
"La CGT appelle l'ensemble des salariés à se mettre en grève dès aujourd'hui et à venir au siège social (à La Plaine-Saint-Denis) le vendredi 19 juillet à 9 heures pour exprimer leurs revendications lors de la 1ère réunion de négociation organisée par la direction", indique un communiqué du syndicat au lendemain des annonces de Philippe Ginestet, propriétaire de Gifi et repreneur de Tati il y a deux ans.
"Le repreneur avait promis de tout mettre en oeuvre pour développer au maximum l'enseigne et de ne pas faire de PSE (plan de sauvegarde de l'emploi)", écrit la CGT commerce. Deux ans après la reprise, à l'été 2017, "l'annonce est faite: fermeture de 13 magasins, cession d'au moins 26 magasins, transformation des Tati en Gifi, fermeture de l'entrepôt".
"Tout était prêt, on nous a menti depuis le début", a déclaré à l'AFP Elodie Ferrier de la CGT commerce, qui craint "beaucoup d'autres suppressions d'emplois", compte tenu des cessions à venir et des fusions de magasins Gifi et Tati. "Le repreneur Gifi avait déjà tout prémédité et c'est bien pour cela que rien n'a été fait pour faire fonctionner les magasins Tati : pas de travaux dans les magasins vétustes, pas d'investissement pour le développement, vente des baux", énumère le communiqué.
Des tracts devaient être distribués dans les magasins dès mercredi pour mobiliser les salariés qui "ont été trahis", selon Elodie Ferrier. Philippe Ginestet avait affirmé mardi que la "réorientation stratégique" répondait à "une logique économique et sociale de préservation des emplois", les tests effectués par le groupe démontrant que les Tati déjà passés en Gifi dégagent de meilleurs chiffres d'affaires.
Propriété du groupe Eram depuis 2004 après avoir été fondée en 1948 par Jules Ouaki, l'enseigne au vichy rose, en difficulté, avait été mise en vente en mars 2017 puis placée en redressement judiciaire. Le groupe GPG de Philippe Ginestet, fondateur des magasins Gifi, avait été alors choisi pour reprendre les 109 magasins et 1.428 salariés, avec la promesse de maintenir l'enseigne Tati.