Taxis, enseignants et fonctionnaires... journée chaude, grèves multiples

Dès six heures mardi matin, un bon millier de taxis étaient rassemblés autour de Paris pour manifester leur mauvaise humeur. De leur côté les 5,5 millions d'agents de la fonction publique, mais aussi les enseignants avaient également retenu cette journée pour se faire entendre.

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Les taxis protestaient contre les VTC, dans le même temps, les fonctionnaires manifestaient pour leur pouvoir d'achat et contre la réforme du collège.

Commençons par les taxis, sans doute le plus spectaculaire. Dès mardi matin, 6 heures, 300 taxis étaient stationnés porte Maillot. Mobilisés une fois de plus contre la concurrence des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), ils occupaient la moitié du site, sans toutefois bloquer l'accès à la capitale. Concert de klaxons. Plusieurs dizaines de chauffeurs européens étaient aussi présents avec leurs drapeaux, venus notamment d'Espagne, d'Italie, de Belgique.

Les taxis - la préfecture de police en a recensé 1.200 sur l'ensemble de l'Île-de-France - se sont aussi rassemblés autour des aéroports de Roissy et d'Orly. Orly où s'est déroulé un premier incident quand une navette a tenté de forcer un barrage

Premiers incidents

Les taxis, (la préfecture de police en a recensé 2.100 sur l'ensemble de l'Île-de-France) se sont aussi rassemblés autour des aéroports de Roissy et d'Orly. Orly où s'est déroulé un premier incident quand une navette a tenté de forcer un barrage. Sur le périphérique, certains manifestants descendus à pied bloquent par intermittence la circulation dans les deux sens à la porte Maillot.

Vingt deux interpellations ont eu lieu dans la matinée : 21 manifestants ont été arrêtés à la porte Maillot, après plusieurs blocages du périphérique. Une autre interpellation a eu lieu à Orly. Sur les vingt-deux interpellées, 14 personnes ont été placées en garde à vue.
Dès mardi matin, 6 heures, 300 taxis étaient stationnés porte Maillot. Mobilisés une fois de plus contre la concurrence des véhicules de transport avec chauffeur (VTC), ils occupaient la moitié du site, sans toutefois bloquer l'accès à la capitale.
Plus d'une centaine de chauffeurs ont tenté d'entrer sur le périphérique pour bloquer la circulation après que l'un d'entre eux ait été interpellé par la police. Les CRS ont immédiatement utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Les chauffeurs de taxi sont appelés à manifester contre les "dérives" du secteur des VTC et notamment contre la compagnie américaine Uber. «Aujourd'hui c'est notre survie qui est en jeu, on en a marre des réunions, de négocier», dit Ibrahima Sylla, le porte-parole de l'association des Taxis de France, l'une des organisations qui pilotent le mouvement.

Nomination d'un médiateur par Manuel Valls


Le Premier ministre Manuel Valls, qui a condamné des violences "inadmissibles", a proposé dans l'après midi l'ouverture d'une concertation avec les chauffeurs de taxis et la nomination d'un médiateur, "personnalité qualifiée" indépendante, lors d'une réunion avec les représentants des taxis.

Certains chauffeurs brandissaient des pancartes "Macron, démission". «Le gouvernement n'a rien à faire d'autre que de s'attaquer aux taxis parisiens. Ils veulent notre mort», dit Samira, qui exerce depuis 25 ans comme taxi dans la capitale. «On n'en peut plus» ajoute-t-elle, appelant Emmanuel Macron à réglementer les VTC. 

Pour les chauffeurs de taxis, l'essentiel de leurs revendications concerne cette très pressante demande d'une réglementation claire et ferme du secteur.
Reste que la circulation en d'Île-de-France va être compliquée tout au long de la journée. Néanmoins, les transports en commun, les transports publics ne sont heureusement pas concernés par cette journée.

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Fonction publique et enseignants

Autre protestation de cette longue journée, celle de la fonction publique. Les fonctionnaires sont appelés à manifester contre le gel, en vigueur depuis 2010, du point d'indice qui sert à calculer leurs salaires. Selon les syndicats FO et CGT, ils ont perdu entre 8 et 10 % de leur pouvoir d'achat en cinq ans.

Mais les agents de la fonction publique dénoncent aussi les suppressions de postes (150.000 depuis 2007), notamment dans des secteurs clefs comme l'hospitalier et les finances. Du côté des conséquences pratiques pour cette journée, ces revendications devraient se ressentir dans les services hospitaliers et à la Sécurité sociale par exemple. Et ces salariés se retrouveront dans les nombreuses manifestations prévues ce mardi. Notamment dans celle de la fonction publique qui partira à 14 heures de Montparnasse.

Troisième "gros morceau" de cette journée de revendication : les enseignants, qui représentent une grosse partie de la fonction publique d'état, mais qui apportent leurs propres motifs de contestation, avec bien sûr, leur opposition à la "réforme du collège" préparée depuis un an par le gouvernement et prévue pour la rentrée 2016. Cette journée du 26 janvier sera la quatrième grève contre cette réforme. Parmi les points qui "coincent" dans le projet de réforme: la part d'autonomie donnée aux collèges et la suppression d'une partie des classes bilangues (deux langues dès la 6ème).

Cependant, comme une grève des enseignants n'est jamais simple, les instituteurs du primaire sont aussi appelés à la grève mais pour leur salaire.

Les enseignants manifesteront d'abord séparément du reste de la fonction publique. Leur cortège partira à 13h30 de Port-Royal. Néanmoins, il rejoindra celui des fonctionnaires à 14 heures à Montparnasse.


20 % du trafic aérien annulé

Enfin, pour parfaire cette difficile journée, les contrôleurs aériens sont appelés à la grève par leurs deux principaux syndicats. Attachés à leur régime spécifique de primes, qui représentent plus de la moitié de leur rémunération, les contrôleurs aériens veulent être exclus de la refonte du système de primes de la fonction publique qui leur serait très défavorable, compte tenu du montant très élevé de leurs primes.

Avant de prendre l'avion aujourd'hui, il est vivement conseillé d'appeler sa compagnie aérienne pour vérifier maintien et horaires du vol. La Direction générale de l'aviation civile, comme toujours en cas de grève a pris les devants et demandé aux compagnies de réduire préventivement 20 % de leurs vols.


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