Face à la situation critique que connaissent actuellement les établissements de santé franciliens, la directrice de l'agence régionale de santé annonce la mise en place de nouveaux dispositifs le temps des fêtes pour aider les hôpitaux et les services d'urgence.
Alors que le ministre de la Santé François Braun évoquait ce jeudi soir une situation "critique au niveau du système de santé", en raison de la triple épidémie de grippe, de bronchiolite et de Covid qui pèse actuellement sur les services de santé, c'est désormais au tour d'Amélie Verdier, la directrice générale de l'agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France de lancer l'alerte.
Ce vendredi, la patronne de l'ARS a appelé "solennellement" tous "les acteurs du système de soins francilien" à la mobilisation, pour faire face à l'afflux de malades, dans un contexte de pénurie de personnels soignants et d'épidémies hivernales.
Augmentation de la fréquentation des urgences
Les professionnels libéraux ainsi que les cliniques privées sont particulièrement concernés par cet appel à la mobilisation afin qu'ils puissent aider à "soulager les hôpitaux dans cette période particulièrement critique".
"Il faut vraiment qu'on soit tous -médecine de ville, cliniques, hôpitaux publics- solidaires", a souligné Amélie Verdier dans un entretien à l'AFP, exprimant le "besoin" que médecins, infirmiers et pharmaciens libéraux assurent aussi leur "rôle de conseil" dans "cette situation critique".
Des services d'urgence comme le 15 sont en effet particulièrement sollicités en cette période, avec des pics à 20 000 appels par jour, précise l'ARS dans un communiqué. Conséquence : tous les indicateurs qui permettent d'évaluer la situation des urgences sont au rouge. Les passages aux urgences sont d'ailleurs en augmentation, avec une fréquentation en hausse de "20 à 30%" par rapport à la normale, a indiqué la directrice. Interrogé au micro de Franceinfo ce vendredi matin, le Dr Marc Noizet, président de Samu-Urgences France alertait sur la "sursollicitation" des centres 15, avec "plus 20% d'activité par rapport à 2021".
Traditionnellement plus faible en cette période en raison notamment des prises de congés, le "capacitaire" (la capacité d'accueil des hôpitaux) est inférieur "entre 5 et 8%" à celui de l'année dernière, a-t-elle précisé. Les établissements de santé, qui ont "souhaité que les soignants puissent prendre des congés bien mérités", ont été "incités à déprogrammer tout ce qui pouvait l'être", a poursuivi Amélie Verdier.
Les étudiants appelés à se mobiliser
Afin de pallier ces difficultés, la directrice de l'ARS Ile-de-France a décidé la mise en place de nouveaux dispositifs pour les jours à venir. Premièrement, et afin de favoriser l'activité des dispositifs de garde, "les samedi matin 24 et 31 décembre seront considérés comme une période de permanence de soins ambulatoires (PDSA) avec le niveau de rémunération correspondant", afin de mieux répondre à la demande, détaille le communiqué.
Les étudiants ont également été appelés à se mobiliser pendant les vacances scolaires. Selon l'ARS, 1 300 étudiants en santé "se sont déjà proposés pour venir en renfort dans les services qui en ont besoin, sur demande des établissements".
Des dispositifs sociaux et socio-médicaux vont également ouvrir "pour permettre la sortie de patients qui ne nécessitent plus d'hospitalisation mais qui ont encore besoin de soin et d'accompagnement". Parmi eux, près de 200 lits pour les "grands précaires" qui nécessitent des soins infirmiers ou une surveillance, et qui se trouvent sans solution d'hébergement.
Le même effectif de places sera dédié "aux mères et à leur nouveau-né sans solution de logement, en sortie de maternité", à Paris et en Seine-Saint-Denis. Enfin, l'ARS a décidé de pérenniser la prise en charge financière de l'hébergement temporaire en sortie d'hospitalisation de patients âgés de 60 ans et plus, qui se trouvent en EHPAD (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou dans des unités de soins de longue durée (USLD).
Source : AFP