Faute de personnels soignants suffisants pendant les vacances, l'hôpital d'Orsay a pris la décision de fermer ses urgences pédiatriques pendant deux semaines. En cas de nécessité, il est conseillé de se rendre à hôpital de Longjumeau.
Une nouvelle fois, les urgences pédiatriques de l'hôpital d'Orsay se voient contraintes de fermer leurs portes pour deux semaines, soit du vendredi 16 décembre à 17h30 au 2 janvier prochain, 9 heures.
Une décision prise par la direction qui n'avait d'autre choix que cet arrêt forcé, pour pallier le manque de personnels soignants. Un déficit qui s'explique pour deux raisons : la première, conjoncturelle, car les soignants des urgences pédiatriques prennent des vacances. La deuxième est structurelle, et s'inscrit dans la vague de départs qui touchent les hôpitaux français depuis la crise du Covid. A titre indicatif, en 2021, 60 000 postes d'infirmiers étaient vacants dans les hôpitaux.
Pour Jean-Michel Didn, membre du syndicat FO-GHNE, "rien n'a été fait pour éviter ce que l'on vit". Alors que le personnel hospitalier est sous tension depuis plusieurs années, la nécessité de respecter leur droit aux congés est plus que jamais essentielle. "Soit on leur donne leur congé, et de facto le service ferme. Soit on ne leur donne pas leur congé, et ça ne va pas le faire !", ajoute Jean-Michel Didn, interrogé par les journalistes de France 3 Paris-Île-de-France.
Les urgences pédiatriques de Longjumeau prennent la relève
"Nous sommes victimes du besoin et du stress qu'il y a dans le domaine hospitalier. Les infirmiers sont partis dans le privé, ils ont créé des cabinets, et ils ont une qualité de vie et des revenus supérieurs. Mais ça aggrave la tension que l'on constate, hélas, dans l'hôpital ", explique David Ros, maire d'Orsay et vice-président du Conseil de surveillance du Groupe Hospitalier Nord-Essonne.
En attendant de pouvoir recruter, l'hôpital d'Orsay, qui fait partie du Groupe Hospitalier Nord-Essonne, conseille aux familles de s'orienter "vers leur médecin traitant ou les maisons médicales de garde" pour les consultations non urgentes. Durant la période de fermeture, les urgences pédiatriques de Longjumeau, situées à une quinzaine de kilomètres d'Orsay, resteront ouvertes pour accueillir les patients.
"Deux ou trois années difficiles" pour l'actuel hôpital
Cet été déjà, les urgences pédiatriques avaient cessé toute activité, faute de personnels. Des arrêts ponctuels qui devraient se répéter à l'avenir.
Le maire de la commune table, de son côté, sur "deux ou trois années difficiles pour l'hôpital", d'ici à sa fermeture totale ou partielle dans quelques années ; conséquence de la livraison du nouvel hôpital Paris-Saclay en 2024, également sur la commune d'Orsay. "Le projet du nouvel hôpital sera plus attractif et permettra de recruter des pédiatres", assure David Ros.
Pour les parents, "la galère" continue
En attendant, la fermeture du service d'urgences inquiète les parents. "C'est la galère, c'est la galère pour les urgences, pour les médicaments... On doit aller chercher du Doliprane, on ne sait pas si on en aura", raconte un père de famille.
"C'est terrible pour les parents, pour les familles", confie également David Ros au micro de France 3 PIDF. Un arrêt du service qui tombe mal, alors que la menace de la triple épidémie bronchiolite, grippe et Covid continue d'inquiéter.
Avec Farid Benbekai et Philippe Aliès