Après la découverte dimanche de cinq cocktails molotov dans les locaux de la fac, le blocage se poursuit ce matin à Tolbiac. La coordination nationale étudiante appelle à amplifier le mouvement. Devant l'université en revanche, les avis sont contrastés.
D'abord il y a les déçus, ceux qui espéraient ce matin trouver les grilles ouvertes après plus de deux semaines de blocage. Jules en fait partie.
"C'est frustrant parce que c'est pénalisant pour nous les étudiants. On n'aura pas tous les savoirs pour les examens donc on est un peu dans l'attente, on ne sait pas ce qu'il va se passer".
Et puis il y a ceux qui tiennent le blocage, comme Tomek et Elsa qui sont là tous les jours depuis le 26 mars dernier.
"Ça fait trois semaines qu'on milite contre la sélection. On est un peu fatigués mais on reste déterminés. Le mouvement s'étend ailleurs, la semaine dernière, ils ont fait une assemblée générale à 600 à Clignancourt. Ce qu'il faut faire, c'est continuer.."
Florent lui a le sentiment que le blocage convainc de plus en plus les étudiants.
"On a commencé à 115 personnes en assemblée générale, aujourd'hui on est 1800. Le blocage, c'est notre seul moyen de peser dans la mobilisation. Des pétitions, on en a fait, manifester devant le parlement, on a fait, discuter avec les institutions de l'université, on a fait aussi...."
Six personnes interpellées après les échauffourées de vendredi
Ce matin, six suspects ont été présentés au parquet de Paris. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu en découdre avec les occupants de l'université du 13ème arrondissement. Vendredi soir, une vingtaine de jeunes casqués se sont présentés devant l'université avec des bâtons, des battes de base-ball et des fumigènes. Ils ont lancé des projectiles contre les étudiants qui occupent le site."Y'a un sentiment d'inquiétude après cette agression parce que ce n'est pas la première fois, explique Florent. Mais il y a en même temps une très grande solidarité entre nous dans ces moments là". Elsa confirme : "En réalité, vendredi, je vois ça comme une victoire, les milices fascistes ont été repoussées. On était plus de 200 à défendre la fac. Ca montre qu'on est tout à fait capables de se défendre par nous-mêmes".