Plus de 4 000 soignants dénoncent des services pédiatriques saturés dans une lettre ouverte envoyée à Emmanuel Macron. Une grande partie exerçant en Île-de-France. La ministre déléguée chargée des professions de santé reconnaît qu'il y a " un problème."
Une épidémie de bronchiolite qui ne fait que commencer, des services des urgences pédiatriques déjà saturés.
Dans une lettre publiée, vendredi, sur le site du quotidien Le Parisien, les soignants en pédiatrie, une grande partie exerçant en Île-de-France, demandent au président de la République de prendre "des mesures urgentes et pérennes favorisant le retour des personnels soignants dans les hôpitaux auprès de nos enfants".
Plus de 4 000 soignants dénoncent, dans cette lettre publiée par le quotidien, la saturation des services pédiatriques hospitaliers, des conditions de travail dégradées et une prise en charge inadaptée, résultats d'une "inaction politique irresponsable".
Samedi sur France info, Agnès Firmin-Le Bodo, la ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé a reconnu qu’il y avait un "problème" dans les services pédiatriques et "qu'il fallait encore travailler". L'épidémie de bronchiolite "n'a pas aidé", a confessé la ministre.
Des transferts vers d'autres hôpitaux
Précisant qu'elle comptait "sur la solidarité entre les hôpitaux", Agnès Firmin-Le Bodo a confirmé sur France info que "des enfants ont été transférés d'hôpitaux parisiens vers Reims et Rouen", faute de lits disponibles en Île-de-France.
Des transferts critiqués par les soignants et qui ne sont pas sans danger, selon Mélodie Aubart, neuropédiatre à l'hôpital Necker enfants-malades à Paris. Interviewée samedi par nos confrères de France Info, la neuropédiatre s'explique : " un enfant âgé de 15 jours, en détresse respiratoire, à plusieurs centaines de kilomètres, c'est une mise en danger de l'enfant et au-delà de ça", alerte le docteur Mélodie Aubart." c'est une mise en danger du système de santé, puisqu'une équipe mur qui part transférer cet enfant, sur plusieurs heures, n'est plus disponible sur l'Île-de-France pour s'occuper des autres enfants" conclut-elle.
Les signataires de la lettre demandent la réouverture de lits et le recrutement de soignants à l'hôpital public et notamment en pédiatrie. En réponse, Agnès Firmin-Le Bodo, la ministre déléguée chargée de l'organisation territoriale et des professions de santé, déclarait ce samedi : "ouvrir des lits bien sûr, mais avec des personnels, et les personnels, il faut les trouver"; Et la ministre d'affirmer que "c'est un travail de fond qui a été engagé depuis le dernier quinquennat".