L'homme radicalisé, détenu dans la prison d'Osny (Val d'Oise), avait agressé un surveillant. Les juges d'instruction l'ont renvoyé devant la cour d'assise spéciale de Paris pour tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.
Il purgeait une peine de 5 ans de prison pour un voyage avorté vers la Syrie avec sa femme, son bébé et des amis, dans la foulée des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher. Bilal Taghi, alors âgé de 24 ans, était détenu dans une unité de prévention de la radicalisation de la prison d'Osny. Il avait frappé à plusieurs reprises un surveillant avec un couteau artisanal fabriqué avec un morceau de métal. Il avait blessé un autre surveillant venu au secours de son collègue. Lors de sa garde à vue, il avait expliqué qu'"il voulait passer à l'acte immédiatement au nom de Daech" selon une source proche du dossier.
Il avait été mis en examen pour tentative d'assassinat. Les juges d'instruction ont finalement renvoyé Bilal Taghi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Composée uniquement de magistrats professionnels, cette cour est compétente en matière de terrorisme.
Cette agression était apparue comme la première action jihadiste fomentée en prison. Quelques mois plus tard, les unités dédiées à la "déradicalisation" ont été remplacées par des "quartiers d'évaluation de la radicalisation" (QER), destinés à mesurer la dangerosité et le degré de radicalisation d'un détenu avant son affectation dans un lieu de détention.