Cinq ans après la mort d’Adama Traoré, décédé à la suite de son interpellation par des gendarmes, une marche en sa mémoire a été organisée ce samedi après-midi par sa famille et ses soutiens.
Une nouvelle fois, la famille a demandé "justice pour Adama". A l’occasion du cinquième anniversaire de la mort d’Adama Traoré, un cortège est parti en début d’après-midi de la gare de Persan - Beaumont (Val-d’Oise). Une manifestation menée par Assa Traoré, la sœur aînée du jeune homme, pour dénoncer les violences policières.
Adama Traoré est décédé le 19 juillet 2016 dans la cour de la caserne de Persan, à la suite de son arrestation par des gendarmes au terme d'une course-poursuite. L'instruction, dépaysée à Paris, est toujours en cours.
#MarcheAdama à Beaumont-sur-Oise pour exiger justice pour Adama, nous sommes toujours dans le déni de justice 5 ans après! pic.twitter.com/mWNA8dLwKV
— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) July 17, 2021
Tandis que la famille du jeune homme est convaincue que son décès a été provoqué par un plaquage ventral, les gendarmes impliqués dans l’interpellation réfutent cette version.
Un complément d'expertise médicale ordonné par les juges d'instruction en charge de l'affaire
Cette nouvelle marche survient alors que les juges d'instruction chargés de l'affaire ont ordonné le 30 juin dernier un complément d'expertise médicale. Les enquêteurs ont en effet recueilli de nouveaux témoignages et éléments médicaux.
Assa Traoré sur le camion pour mener la cinquième marche pour Adama pic.twitter.com/PG6O00ma75
— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) July 17, 2021
Cette demande de complément d'expertise médicale fait suite à un premier rapport rendu par quatre médecins belges, qui avaient estimé que la mort d'Adama Traoré était possiblement liée à son interpellation. Selon les experts, le jeune homme a été victime juste avant son décès d'un "coup de chaleur à l'exercice" après la course-poursuite. Un "coup de chaleur" qui n'aurait cependant "probablement" pas été mortel sans son interpellation sous le poids des trois gendarmes. Le rapport évoque aussi le rôle joué, "dans une plus faible mesure", par une maladie génétique et une pathologie rare dont souffrait Adama Traoré.
A noter par ailleurs que les trois gendarmes impliqués dans les faits ont bénéficié en 2019 d'une récompense pour services exceptionnels, pour l'interpellation d'Adama Traoré, comme l’a révélé récemment Mediapart. Cette "citation sans croix simple à l'ordre du régiment" a été accordée par le patron de la gendarmerie nationale. Ces récompenses figurent dans le dossier administratif des gendarmes, qui a également été versé à la procédure. Pour ce qui est du complément d'expertise, les médecins doivent s’exprimer d'ici au 31 août prochain à propos des nouveaux éléments.