"C'est notre librairie de cœur" : deux salariés lancent une campagne de financement participatif pour reprendre la plus grande librairie d'Argenteuil

Pour racheter la librairie dans laquelle elles travaillent depuis dix ans, deux Argenteuillaises ont lancé une campagne de financement participatif. Elles espèrent ainsi moderniser les lieux pour continuer à faire vivre cette librairie de quartier.

"Ça a toujours été mon objectif de vie de posséder une librairie." Pour Margot Gilet, la future propriétaire de la librairie du Presse Papier à Argenteuil (Val-d'Oise), le rêve est en passe de devenir réalité. "Déjà quand j'étais toute petite, je disais à mon père que je voulais vivre au-dessus d'une librairie pour pouvoir lire tout le temps", raconte cette passionnée. 

Voilà dix ans qu'elle travaille comme employée avec sa future associée, Léa Audon, dans ce temple de la lecture. Un endroit qu'elles affectionnent tout particulièrement. "Nous sommes toutes les deux Argenteuillaises et le Presse Papier a toujours été notre librairie de cœur", se souvient la Francilienne.

Un financement participatif 

Avec le départ à la retraite en début d'année des gérants, le temps est venu pour les deux jeunes femmes de se lancer dans l'aventure de leur vie : racheter la plus grande librairie d'Argentueil. Pour ce faire, elles ont décidé de faire appel aux Argenteuillais en lançant une campagne de financement participatif.

"Nous avions un objectif de 10 000 euros que nous avons atteint au bout de 8 jours", se réjouit Margot Gilet. Actuellement, les deux futures gérantes ont récolté plus de 17 000 euros. Elles espèrent atteindre les 20 000 euros avant la clôture de leur cagnotte le 30 juin prochain. "Beaucoup de clients voulaient nous soutenir et c'était un moyen de les faire participer à l'aventure", indique-t-elle. 

Cette enveloppe leur permettra de faire des travaux de modernisation et de rafraîchissement pour les 300 m2 du magasin. "Il n'y a jamais eu de travaux depuis la création de la librairie il y a 44 ans", s'amuse Margot Gilet. Et si le sol et les meubles risquent de changer prochainement, l'esprit de la librairie lui reste le même. "Nous allons continuer à organiser des animations jeunesse, des salons et à organiser au moins une rencontre littéraire par mois. Nous avons déjà reçu des prix Goncourt et des prix Renaudot", ajoute la libraire.

Un secteur à la peine, mais résilient

Alors que les deux libraires espèrent devenir les heureuses propriétaires du Presse Papier d'ici la fin de l'année, les défis restent nombreux.

Selon une étude publiée par le cabinet Xerfi Specific, à l'occasion des Rencontres nationales de la librairie qui se sont déroulées à Strasbourg les 16 et 17 juin, le secteur de la librairie "est en queue de peloton si l’on observe froidement la situation financière des différents commerces".

À titre d'exemple, le bénéfice net des librairies en France est d'1,1% de leur chiffre d'affaires, contre 8,6% pour les commerces du secteur de l'optique. Une faible marge qu'il convient de nuancer, l'étude mise en ligne par le Syndicat de la librairie française met également en avant la "résilience" des librairies, dont "le taux de défaillance [est] toujours bien inférieur à la moyenne de l’économie française". 

Avec environ 900 librairies indépendantes en Île-de-France, les Argenteuillaises sont optimistes : "Il y a eu plus de 100 ouvertures de librairies en Île-de-France [depuis 2019, ndlr], indique Margot Gilet. Les Français sont très attachés aux livres, qui restent le cadeau numéro 1 à Noël !"

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