"C'est un fléau qui touche les jeunes de plus en plus tôt" : la ville de Sannois porte une campagne contre le protoxyde d'azote et le gaz hilarant

Depuis le 13 décembre dernier, la commune du Val-d'Oise présente dans la ville des œuvres comme des mangas pour sensibiliser les jeunes contre l'utilisation de bombonnes de gaz hilarant et protoxyde d'azote.

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"On en trouve de plus en plus sur la voie publique", Laurence Trouzier-Evêque, adjointe au maire de Sannois en charge de la sécurité tire la sonnette d'alarme. La commune du Val-d'Oise a lancé mi-décembre une campagne de sensibilisation contre la consommation de bombonnes de protoxyde d'azote qui libère du gaz hilarant.

"Les collégiens travaillent sur les affichages depuis un an et demi", indique l'adjointe. Selon elle, les consommateurs dans la commune sont de plus en plus jeunes. " Certains ont 13-14 ans, ils sont attirés notamment par les designs colorés des bouteilles. C'est pour cela que l'on concentre nos actions auprès des collèges. On y retrouve de plus en plus de bombonnes de chantilly qui sont utilisées pour les effets hilarants."

Il y a quelques semaines, les collégiens ont notamment présenté un manga qu'ils ont imaginé autour du sujet. "C'est une façon de montrer qu'ils peuvent eux-mêmes sensibiliser leurs camarades à travers des codes qui sont les leurs et qui leur parlent." Des extraits du manga sont exposés dans l'espace public.  

En plus du manga, d'autres collégiens ont participé à la réalisation d'un film mettant en lumière les conséquences et les dangers de cette pratique.

Des séquelles neurologiques parfois irréversibles 

La ville a lancé cette campagne car les autorités remarquent de plus en plus de bombonnes sur la voie publique. En 2023, 1562 ont été récupérées. Soit une hausse de 261% par rapport à 2022 d'après des chiffres transmis par la commune. "C'est important de montrer que c'est une pratique dangereuse. Qu'une fois les effets hilarants passés, les séquelles neurologiques peuvent être irréversibles", note Agnès Ricard-Hibon, élue en charge de la santé à Sannois et médecin urgentiste.

"Chez certains consommateurs, cette pratique peut entraîner des difficultés à marcher et une perte d'autonomie", indique la professionnelle de santé. À Sannois, la consommation de protoxyde d'azote a eu raison de la carrière de footballeur d'un membre du sport-études. "Il a été quasiment paralysé", raconte l'adjointe au maire en charge de la sécurité.

"Une fois inhalé, le protoxyde d'azote impacte les neurones et peu avoir des conséquences graves sur le cerveau à long terme. Ce gaz tue les neurones", estime Agnès Ricard-Hibon. "Deux heures plus tard : mes jambes sont bloquées. Tout ça à cause du proto", peut-on notamment lire dans le manga écrit par les collégiens.

"Il faut légiférer cette pratique" 

Au-delà de cette campagne, les élus de Sannois veulent aller plus loin. Laurence Trouzier-Evêque souhaite que cette pratique soit encadrée en France.

"Il faut que la consommation sur la voie publique soit encadrée et des sanctions soient appliquées. Qu'une loi soit votée pour que tout le monde comprenne les dangers que cette consommation représente." Depuis 2023, un arrêté municipal fixe une amende de 135 euros pour toute consommation de protoxyde d'azote sur la voie publique.       

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