La préfecture de police vient de publier un arrêté, mardi 24 décembre. Il est interdit aux mineurs de détenir ou de consommer du protoxyde d’azote dans certains lieux de Paris. Cette mesure temporaire court jusqu’à la fin du mois de mars prochain.
Pour la préfécture de police, le message est clair : les mineurs doivent arrêter de souffler dans le ballon. Un ballon de baudruche qui peut être rempli de protoxyde d'azote, dont les moins de 18 ans s'amusent à aspirer le contenu. Objectif : obtenir notamment un effet d'euphorie.
Les services de l'État à Paris ont publié un arrêté, ce 24 décembre. Il interdit la détention et la consommation de ce produit, pour les moins de 18 ans. La mesure concerne certains endroits de la capitale, plus ou moins connus pour être des lieux de consommation de ce qui est aussi appelé "gaz hilarant".
C'est notamment le cas des Champs-Élysées, où l'on retrouve régulièrement des traces de cette consommation. L'arrêté temporaire court pour une durée d'un peu plus de trois mois, jusqu'au 25 mars inclus.
Mesure provisoire, fléau continu
La mesure est plutôt bien accueillie, pour les personnes interrogées dans ces secteurs. "C'est même mieux que la loi s'en charge, parce que c'est un fléau pour les jeunes de 12 ans ou de 16 ans", déclare un homme à notre micro. "Tout le monde en prend oui, je comprends que ça soit interdit. Après, sur le long terme, je ne vois pas l'intérêt de l'interdire non plus. Moi personnellement, j'ai jamais essayé mais bon si la maire du 8e arrondissement a mis ça en place, forcément que c'est pour aider les jeunes", ajoute une autre personne.
Depuis plusieurs années, la consommation explose. Les utilisateurs inhalent ce gaz psychotrope, au moyen de ballons et de bonbonnes. Ce qui produit parfois des effets dangereux, et même des pertes de contrôle notamment au volant de son véhicule.
Une conductrice qui en avait consommé avait fauché cinq personnes sur les Champs-Élysées, en septembre 2021. L'accident avait fait plusieurs blessés graves.
Une réponse ferme et durable souhaitée
Ce secteur est justement géré par Jeanne d'Hauteserre. Aujourd'hui, la maire (Les Républicains) du 8e arrondissement milite pour faire entrer le protoxyde d'azote dans la liste des drogues interdites pour les personnes. "Ce produit altère leur comportement et c'est aussi un danger pour l'espace public. Les policiers que j'ai rencontrés demandent que la législation soit plus pointue", plaide-t-elle.
Au-delà de l'aspect légal et pénal, le protoxyde d'azote constitue un enjeu de santé publique. Ce gaz est normalement utilisé dans les siphons de chantilly. Détourné de son usage normal, il peut entraîner des effets graves ou même mortels. En cinq ans, le nombre d'hospitalisations a été multiplié par 45.
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La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) a recensé notamment des risques "d'asphyxie par manque d’oxygène", ou encore "des troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques" en cas d'usage répété.