La professeure de français de la collégienne, disparue en juin 2019, a été mise en examen pour harcèlement, au début du mois. Un soulagement pour la famille d’Evaëlle.
Sa disparition remonte au 21 juin 2019 : Evaëlle, âgée de 11 ans, mettait fin à ses jours, pendue à son lit. La jeune fille ne supportait plus d’être harcelée au collège par des élèves de sa classe de sixième, mais surtout par son enseignante de français, comme elle l’a confié à ses parents.
La souffrance, quotidienne, a duré des mois, selon Marie Dupuis, la mère d’Evaëlle : "On humilie en public, on rabaisse, on isole physiquement dans la classe… C’est, par exemple, devant toute la classe : "Nan mais de toute façon toi ça sert à rien, tu n’arriveras jamais à rien dans la vie." C’est tout ce genre de petites phrases perfides. Mais le problème c’est que c’est dit par un adulte qui est dépositaire d’une certaine autorité… Une de ses camarades dit : "Oui, les élèves ont commencé à embêter Evaëlle sur les remarques que la professeure faisait en français.""
Les parents de la jeune fille ont dénoncé maintes fois cet engrenage au collège d’ Herblay (Val-d'Oise). Mais l’Education nationale, qui reconnaît aujourd’hui ses torts, n’a rien mis en place contre l’enseignante. Comme le précise le rectorat à France 3 Paris IDF, les mesures concernaient les collégiens : "L’établissement avait mis en place plusieurs actions pour faire cesser cette situation : entretien avec les élèves concernés, exclusion temporaire d’un élève, suivi de ces élèves durant l’année…"L’établissement avait mis en place plusieurs actions pour faire cesser cette situation : entretien avec les élèves concernés, exclusion temporaire d’un élève, suivi de ces élèves durant l’année…
"Elle a interdiction d’exercer son métier d’enseignante"
Saisi après le décès de la jeune fille, un juge de Pontoise a ouvert une instruction judiciaire pour harcèlement scolaire et homicide involontaire. Un soulagement pour la famille et son avocate, Me Delphine Meillet : "Elle vient d’être mise en examen, elle a interdiction d’exercer son métier d’enseignante. Elle a pour obligation de se soumettre à des soins thérapeutiques. On ne peut qu’être satisfait, de la réponse judiciaire aujourd’hui."Devant le collège Isabelle-Autissier, certains se souviennent d’une enseignante sympathique, mais pas tous. "Elle était super méchante, et moi, vraiment, je suis contente qu’elle soit partie", raconte par exemple une élève. "Je ne trouvais pas ça normal qu’elle soit encore enseignante dans le collège depuis ce qu’il s’est passé", témoigne par ailleurs une parent d’élèves.On ne peut qu’être satisfait de la réponse judiciaire aujourd’hui
L’enseignante, présumée innocente, est placée sous contrôle judiciaire mais devrait faire appel de ces mesures. Trois autres parents d’élèves ont déposé plainte contre elle.