Mort d'Adama Traoré : un rassemblement à Paris pour dénoncer un "mensonge d'État"

Des centaines de personnes se sont rassemblées devant la Gare du Nord à Paris, ce samedi 13 octobre, pour dénoncer un "mensonge d'État" et un "déni de justice" qui exonère la responsabilité des gendarmes dans la mort d'Adama Traoré en 2016.

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Des slogans comme "pas de justice, pas de paix" ou "tout le monde déteste la police" ont été scandés lors du rassemblement organisé par le collectif "La vérité pour Adama".

Plusieurs centaines de personnes étaient réunies devant la Gare du Nord à Paris pour dénoncer la publication d'une expertise qui exonère les gendarmes de la responsabilité de la mort d'Adama Traoré, 24 ans, lors de son interpellation dans le Val-d'Oise en juillet 2016.

 

Une expertise contestée par la famille

Un nouveau rapport médico-légal remis au mois de septembre 2018 et révélé par Le Monde, démontrerait que la mort du jeune homme n'est pas due à son interpellation musclée par les gendarmes.Selon les experts, ce serait un "cercle vicieux" qui a conduit à l'asphyxie d'Adama Traoré qui avait tenté à deux reprises d'échapper aux forces de l'ordre. "Effort et stress intenses" seraient les principales causes de la mort de ce jeune homme de 24 ans, atteint par ailleurs de pathologies. Dans l'article publié par Le Monde on peut lire : «Il était atteint d’un "trait drépanocytaire", pour lequel il avait été diagnostiqué, et d’une "sarcoïdose de stade 2", dont il ignorait l’existence». Selon l'expertise, son pronostic vital était déjà engagé lors de son interpellation. À l'origine du décès : "une crise drépanocytaire aigüe avec syndrome thoracique"

 

Deux plaintes contre les forces de l'ordre

En 2016, la famille d'Adama Traoré déposait deux plaintes contre les forces de l'ordre. La première de ces plaintes l'était pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Lors de son arrestation, le jeune homme avait été maintenu au sol sous "le poids des corps" de trois gendarmes, selon une source proche de l'enquête.Cette technique destinée à le maîtriser pourrait, selon Me Yassine Bouzrou, avocat de la famille, être à l'origine du "syndrome asphyxique" constaté lors de deux autopsies.

Une deuxième plainte était déposée la même année par la famille qui accuse une gendarme de "faux en écritures publiques aggravés, dénonciation calomnieuse, modification de scène de crime". La gendarme mise en cause dans la seconde plainte est accusée d'avoir noté à tort sur procès-verbal qu'Adama Traoré avait tenté de s'interposer à l'interpellation de son frère et commis des violences contre un gendarme.
 
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