Le premier quartier d'évaluation de la radicalisation (QER) dans les prisons françaises a ouvert en fin de semaine dernière au sein de la maison d'arrêt d'Osny dans le Val d'Oise. A terme, six structures de ce type vont ouvrir en France.
"Ce premier QER, de 23 places, a accueilli ses premiers détenus. Conformément au plan annoncé en octobre par le garde des Sceaux, il y aura à terme six QER. Le but est d'évaluer la dangerosité et le degré ou le risque de radicalisation des détenus, avant leur prise en charge", a-t-on indiqué au ministère de la Justice.
Le quartier d'Osny a accueilli les 5 premiers déténus
Le quartier ouvert à Osny jeudi a accueilli cinq premiers détenus, quatre hommes de retour de Syrie et un Tchétchène, selon une information du Parisien confirmée à l'AFP de source syndicale. "L'administration n'a pas pris la mesure de la dangerosité" des détenus admis en QER, a déploré Jérôme Nobécourt, délégué régional FO.
Même si des travaux ont été faits, avec plus de caméras de vidéosurveillance et la sécurisation de la cour de promenade, il regrette que les couverts en métaux n'aient pas été remplacés par des couverts en plastique, comme ça avait été le cas après l'agression en septembre de deux surveillants par un détenu avec un couteau artisanal fabriqué avec un morceau de métal.
Le syndicat qui réclame des "établissements spécifiques" pour ces détenus "à profil terroriste" prévient qu'il sera "vigilant" sur le suivi de la situation dans ces quartiers.
120 détenus dans ces quartiers spécialisés
A la chancellerie, on explique que ces quartiers sont précisément dédiés à une "évaluation": "A terme, les QER compteront 120 détenus au total, pour une période maximale de quatre mois", avant d'être éventuellement aiguillés vers l'un des 27 établissements où sera mise en place une "prise en charge spécifique".
Un dispositif spécial, d'une centaine de places au total, sera mis en place pour les femmes radicalisées, avec une évaluation organisée à Fleury-Mérogis. Le 25 octobre 2016, le ministre Jean-Jacques Uroas avait annoncé un changement de cap dans la lutte contre la radicalisation violence, avec la suppression des unités dédiées à la "déradicalisation".
Six QER et six QVD
Etaient annoncées la création de six QER - deux à Fleury-Mérogis, un à Fresnes et un à Osny, en lieu et place des "unités dédiées", ainsi d'un à Marseille et un à Bordeaux - et de six QVD ou "quartiers pour détenus violents".
Le gouvernement envisageait de placer 290 détenus aux profils particulièrement inquiétant dans ces QVD, en mobilisant les places existantes dans des quartiers d'isolement, avec un régime de détention durci (fouilles fréquentes, changement de cellule...).