Cinq hommes sont jugés jusqu'à ce vendredi en correctionnelle à Pontoise. L'office anti-stupéfiants avait découvert en 2022 une cargaison d'une tonne de pollen de cannabis, à forte concentration en THC, dans un garage du Val-d'Oise.
Le butin s'élevait à 1 055 kilos de pollen de cannabis, un produit plus élevé en THC que la résine, ainsi que 17 kilos de résine de cannabis. Soit un total de 3,7 millions d'euros de marchandises, pour un prix de revente au détail à plus de 8,5 millions d'euros.
"Un renseignement anonyme" parvenu aux oreilles de l'Ofast - l'agence chargée de coordonner la lutte contre le trafic de stupéfiants - avait permis cette saisie le 16 juin 2022. Une livraison de drogues étant prévue dans un garage à Belloy-en-France (Val-d'Oise), une surveillance avait été mise en place.
Les enquêteurs remarquent alors qu'un semi-remorque immatriculé en Bulgarie pénètre dans le garage et quitte les lieux un quart d'heure après. Son propriétaire effectue ensuite un appel téléphonique à l'extérieur de l'entrepôt et laisse la cargaison de 114 paquets marqués de différentes couleurs aux mains d'un guetteur.
Rapidement, deux fourgons s'engouffrent dans l'entrepôt. Les conducteurs ont pour mission de récupérer et redistribuer la drogue sur les points de vente en fonction des codes couleur sur les ballots. Toutes les personnes présentes dans le garage et le chauffeur bulgare sont finalement interpellées.
Importation, transport et détention de stupéfiants
Quatre Français et un Bulgare, âgés de 21 à 37 ans, comparaissent donc pour importation, transport, détention de stupéfiants en bande organisée. Ils risquent jusqu'à dix ans de prison.
Employé dans une entreprise de transports à l'internationale, le chauffeur est parti de Bulgarie pour récupérer un chargement en Espagne afin de le livrer dans les Yvelines, selon sa feuille de route.
La présidente du tribunal, Maeva Lambert-Valderrama, s'étonne alors de sa présence avec son camion vide dans le Val-d'Oise. "Saviez-vous qu'il y avait une trappe dans le camion ?", demande la juge.
"Je ne sais pas", répète inlassablement A. C., aidé d'une interprète. "Il y a un problème de mémoire tout au long de la procédure", observe la présidente.
Le garagiste assume de son côté son rôle de "nourrice" en échange "de deux ou trois loyers d'avance" pour son local, soit 6.000 euros, selon les minutieux calculs de la présidente du tribunal. Dans ce procès, les "commanditaires", DZ, Bilbon, Adolf, Jean-Mimich et Blue "ne sont pas dans le box", a regretté Me Lucie Mongne, avocate de l'une des petites mains.
Le procès se poursuit ce vendredi, avec réquisitions et plaidoiries.