En cette journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, gros plan sur le moulin de Pont Rû : un lieu qui accompagne les victimes à la campagne, dans la commune de Bray-et-Lû (Val-d’Oise). Un refuge pour reprendre confiance et se reconstruire.
Situé dans le Vexin, le moulin de Pont Rû se présente comme un havre de paix pour les femmes victimes de violences familiales. Yoga, maîtrise du stress, danse, expression corporelle… De multiples activités sont proposées aux femmes pendant cinq jours, dans ce lieu de reconstruction et d’hébergement.
"C’est vraiment une expérience que je ne vais pas oublier, parce qu’ils nous donnent beaucoup d’outils pour la vie de tous les jours", explique Lisa, bénéficiaire de l'association "Moulin de Pont Rû".
Le moulin, une ancienne demeure familiale, a été transformé en maison d’accueil pour femmes en souffrance dès 2018 par son propriétaire Alan Caillaud, un homme au passé douloureux. "Il y a un peu plus de 10 ans, ma compagne Maeva a été assassinée. J’ai eu tout un parcours de reconstruction personnelle. J’ai eu la chance de pouvoir réussir à rebondir dans la vie. C’est un souhait pour moi de pouvoir donner aujourd’hui un espace de reconstruction humaine", raconte-t-il.
"On commence à se reconstruire tout doucement"
300 femmes ont été accueillies au moulin. "Quand on a été dénigrée, rabaissée, on ne représente plus rien dans la société, dans le couple, dans la famille. On a l’impression de ne plus exister. Et en venant ici, on ressent qu’on est des personnes à part entière", explique une ancienne stagiaire, accueillie par l’association il y a quelques mois après des années de violences conjugales.
"On commence à se reconstruire tout doucement. La reconstruction est longue, mais déjà, on fait un pas", raconte une autre ex-stagiaire, qui témoigne également de manière anonyme. "A la sortie d’ici, je crois en moi. Je sors la tête haute grâce au moulin", affirme par ailleurs Sabine, une bénéficiaire de l'association.
Le moulin de Pont Rû cherche actuellement des financements pour s'agrandir. L’objectif : héberger une cinquantaine de victimes de manière pérenne.