Julie Rivault a perdu deux de ses petits-enfants dans des bombardements à Gaza. Pour France 3 Paris Île-de-France elle témoigne du difficile deuil et de l'éloignement avec sa famille qui habite l'enclave palestinienne depuis 7 ans
"C'est l'horreur. Quelque chose d'incompréhensible. Au-delà de tout sentiment." Julie Rivault est encore sous le choc. Deux de ses petits-enfants sont morts dans un bombardement israélien sur la bande de Gaza dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier. Leur petit frère de 2 ans a lui été blessé au bassin et à la jambe. "Je pense à ma fille, leur mère qui doit être dévastée mais aussi à leur frère auquel il faudra expliquer que sa sœur et son frère ne sont plus là. Ses choses me font horriblement mal", raconte cette habitante de Vitry-sur-Seine dans le Val-de-Marne.
"Tous les jours, j'envoie des messages écrits à ma fille"
C'est par le biais d'un message vocal que Julie Rivaut a appris le décès de Jannah, 10 ans né à Vitry-sur-Seine et Obaida 7 ans né à Gaza. "J'envoie des messages tous les jours par écrit à ma fille." Yasmine la tenait au courant à l'oral des bombardements successifs. "Elle me disait aussi qu'ils avaient peur tout le temps", relate-t-elle. Sa fille vit depuis 7 ans dans à Gaza avec ses trois enfants. Soupçonnée d'avoir financé et apporter un soutien logistique au profit de djihadistes via une association humanitaire, elle a été placée sous contrôle judiciaire en 2014. Elle a fui la France en 2016. Depuis, elle fait l'objet d'un mandat d'arrêt international. La famille n'a pas quitté l'enclave palestinienne depuis le début du conflit le 7 octobre dernier.
"Les enfants avaient très peur. Jannah disait même 'on va mourir' ", se souvient Julie Rivault. Aujourd'hui, elle ignore où se trouve sa fille. Son petit-fils de 2 ans est sorti de l'hôpital. Au total plus de 3500 enfants auraient été tués dans les bombardements. 170 ressortissants français se trouvent encore à Gaza
Avec Méryl Loisel