Les collégiens de l'établissement du Val-de-Marne prennent leurs repères dans les trois établissements dans lesquels ils sont affectés suite à la fermeture de leur collège. La stabilité du bâtiment, vieux de seulement 13 ans, était en péril.
Il y avait un peu de fébrilité chez les éleves de 6e à Mandres-les-Roses, ce lundi 11 mars. Et pour cause : depuis la fermeture de leur établissement d'origine, le collège Simone Veil, il y a cinq semaines, les collègiens étaient en vacances forcées.
Depuis le 1er février, le collège d'origine Simone Veil est fermé suite à la découverte de fissures, qui mettent en péril la stabilité du bâtiment. Le rectorat décide alors de répartir les 455 élèves sur les établissements de 3 communes : des bus ont été mis en place, et des travaux effectués.
800 000 euros sont dépensés par le Val-de-Marne pour l'aménagement de classes dans une école désaffectée et la mise à disposition de modules de classes temporaires dans les autres établissements.
Les parents d'éleves espèrent la construction d'un établissement provisoire à partir d'algecos... ce qui devrait être effectif au plus tôt en janvier 2020.
Y a-t'il eu malfaçon ?
D'après nos informations, sur l'établissement construit en 2006, des fissures appraissent dès 2014. Des capteurs et des points de repères sont positionnés afin de constater l'évolution des dégradations.Fin 2018-début 2019, les déformations empirent. Notamment sur "une zone qui n'avait pas été identifiée comme à risques, donc heureusement que ces capteurs ont été positionnés", explique une source au sein du conseil départemental. Un expert judiciaire est dépêché et évalue les dégâts avec l'aide d'un bureau d'études indépendant mandaté par le département. La sanction tombe : la stabilité de l’ouvrage est en péril. "Des fissures verticales sont apparues, sur des piliers de portage, donc des éléments de structure stratégiques."
Les élèves doivent être évacués. Dès lors, des doutes apparaissent quant à la bonne réalisation des travaux pour ce collège constuit douze ans plus tôt.
Echec d'une procédure à l'amiable
En seulement huit ans, l'ouvrage s'est considérablement détériorié avec l'apparition de fissures. En 2016, une tentative de négociation à l'amiable est alors engagée auprès de l'entreprise mise en cause, mais le conseil départemental essuie un refus.Dès lors, une procédure judiciaire lancée par le département du Val-de-Marne, propriétaire des locaux est en cours auprès du tribunal administratif
L'expertise judiciaire va prendre encore quelques années, le temps d'évaluer les responsabilités de chacun, architecte, réalisation, conception..., des responsabilités peut-être transverses et complexes. A ce moment-là, nous réfléchirons à la procédure adéquate à engager en justice. Pour le Conseil départemental, le dommage se chiffre déjà à plusieurs millions d'euros.