A Rungis, les salariés de Lidl manifestent pour dénoncer leurs conditions de travail

Quelque 100 à 150 salariés de Lidl ont manifesté jeudi 12 octobre à Rungis (Val-de-Marne) devant le siège français du groupe de distribution pour dénoncer leurs conditions de travail, récemment épinglées dans une enquête de Cash Investigation.

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"La direction est dans le déni total, elle est déconnectée des réalités", tonne Mohamed Sylla, délégué syndical national Unsa, seul syndicat à avoir appelé au rassemblement, ce jeudi, à Rungis. Après la diffusion de l'émission Cash Investigation, qui a épinglé les conditions de travail chez Lidl, le syndicat voulait "marquer le coup". Entre 100 et 150 salariés de Lidl se sont réunis à Rungis, devant le siège du groupe de distribution.


Entre 100 et 150 salariés de Lidl au rassemblement

"Ce qu'a montré l'émission, ce ne sont pas des cas isolés, il y a un vrai malaise", confirme Mohamed Sylla. En plein réforme du Code du travail, les méthodes de management aux conséquences parfois très lourdes, chez Free et Lidl ont fait beaucoup de bruit. L'émission a d'ailleurs établi son record d'audience historique avec ce sujet.


Parmi les griefs, les cadences élevées, des équipes en sous-effectif chronique, le poids élevé des marchandises à déplacer, les délais de plannings non respectés ou encore le fameux système +Pick by Voice+, qui permet de transmettre les commandes par voix synthétique via un casque porté par le préparateur.

"Des maux de tête intenses"

"J'avais des maux de tête intenses et des douleurs aux oreilles. J'ai fait passer un scanner qui a montré que j'avais perdu de l'audition", a témoigné Gary Murillo, salarié d'un entrepôt à Tours et déclaré inapte par la médecine du travail. "On nous met beaucoup de pression. On doit porter plusieurs colis de 15 kilos dès 7h du matin, courir partout avant l'ouverture. A 9H30, on est déjà en nage", a raconté Claire Signoret, 24 ans, caissière près d'Orléans. Victime d'une crise d'épilepsie dans son magasin, elle est en arrêt maladie depuis début septembre.

Un comité d'entreprise extraordinaire doit se tenir le 19 octobre à Strasbourg, siège administratif du groupe, où la question des conditions de travail devrait être au centre des discussions, a annoncé M. Tami. Contactée, la direction de l'enseigne a confirmé la tenue de cette "réunion exceptionnelle" jeudi prochain à Strasbourg, où "tous les syndicats seront représentés, et non un seul", afin que soient abordées "des mesures à engager ensemble".


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