Jugé en comparution immédiate au Tribunal correctionnel de Créteil, l'homme avait diffusé sur les réseaux sociaux des messages violents pendant les émeutes qui ont suivi la mort du jeune Nahel, tué par un policier.
Corentin S., âgé de 19 ans, a interpellé jeudi dernier. Il a reconnu être l'auteur de messages diffusés sur Twitter les 28 et 29 juin. On pouvait y voir la photo d'un policier, identifié à tort comme l'auteur du coup de feu sur le jeune Nahel. Le message promettait également une prime selon les violences infligées : 550 euros pour une main coupée, 1.200 euros pour les deux mains coupées, 2.000 euros pour la mort du policier.
Le jeune homme a publié des messages appelant à attaquer le centre commercial Créteil Soleil, situé en face du commissariat de police de la ville. Le centre a bien été la cible d'émeutiers en pleine journée le 30 juin.
Je reconnais mes torts, c'est vrai que je suis allé trop loin.
Corention S.
Lors de l'audience, Corentin a bien exprimé des regrets et a dit vouloir réparer ses erreurs."Je reconnais mes torts, c'est vrai que je suis allé trop loin", a-t-il notamment affirmé au tribunal. Il déclare avoir cherché à gagner de l'argent grâce à ses publications. Me Sarah Ikkawi, son avocate a plaidé l'"immaturité profonde" du jeune homme. Elle a également souligné qu'il n'avait pas de casier judiciaire.
Les menaces contre le policier, accusé à tort, n'ont pas cessé
Pourtant ces publications n'ont pas été sans conséquences. Selon l'avocate du policier, Me Sandra Chirac Kollarik, le fonctionnaire, accusé à tort, doit aujourd'hui faire face aux menaces et aux insultes : "Je dois porter la parole d'un homme qui est terré, dont la vie est sur pause. "
Corentin S. a infalement été condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. Il a également été condamné à 70 heures de travaux d'intérêt général. Il s'est vu interdire l'usage des réseaux sociaux pendant la durée de son sursis. Il sera écroué à la prison de Fresnes et pourra faire une demande d'aménagement de peine.