Le patient, un agent de la ville de Créteil (Val-de-Marne), voulait une limitation de travail. Le médecin lui a refusé car il estimait que ce n'était pas justifié. L'homme l'a violemment frappé au visage.
Le visage tuméfié, une fracture du nez, 2 points de suture et 12 jours d'ITT : Yves Puech, médecin généraliste à Créteil a été violemment agressé par un de ses patients.
"Nous nous sommes retrouvés dans le couloir en confrontation nez à nez. Il s'est mis à hurler. Je ne suis pas du genre à me laisser impressionner donc j'ai haussé le ton pour lui expliquer qu'il fallait se calmer. Cela ne lui a tellement pas plu qu'il s'est mis, sans crier gare, à me taper dessus, à me prendre pour un punching ball", raconte-t-il.
Après avoir vu son médecin habituel, cet agent qui travaille aux espaces verts de la ville de Créteil, voulait une limitation supérieure de celle qu'il avait obtenue. Il est donc allé voir le Dr Yves Puech.
"Il revendiquait une limitation supplémentaire au titre d'un accident du travail due à une tendinite de l'épaule et pour lequel mon confrère qui l'avait reçu quelques jours plus tôt avait mis une limitation du port de charge à 5kg pendant 6 mois. Mais lui ne trouvait que ce n'était pas suffisant et que le médecin avait omis de lui mettre une limitation d'usage des engins vibrants, c’est-à-dire des tondeuses, débroussailleuses, etc. Il ne l'a pas fait parce qu'il ne jugeait ça pas utile", poursuit le Dr Puech.
Le médecin lui conseille de retourner voir son confrère car c'est à lui de juger s'il est opportun de lui attribuer cette limitation.
"Cette réponse n'a pas plu à ce monsieur qui a commencé à s'énerver en disant que je le connaissais et que je faisais preuve de mauvaise foi en ne lui accordant pas sa limitation", raconte M. Puech.
L'agresseur porte aussi plainte
Après l'agression qui s'est produite vendredi 28 janvier, le médecin se rend au commissariat de la ville pour porter plainte. L'agresseur, connu des services de police, est interpellé le soir même.
Mais ce dernier a aussi porté plainte arguant que le médecin lui avait porté un coup en premier. "Je n'ai pas eu le temps de porter aucun coup sur lui et par ailleurs, j'ai les séquelles d'un accident de moto qui date d'il y a 30 ans. J'ai encore 4 broches dans le coude droit, j'ai une mobilité qui n'est pas importante. Je ne vais pas risquer de perdre ce bras droit, surtout que je suis droitier", indique Yves Puech.
L'agent de la ville sera jugé fin mai.