Une plainte après le suicide d'un détenu à la prison de Fresnes

L'homme, placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), s'est donné la mort dans sa cellule en janvier 2023. Sa famille a décidé de déposer plainte, elle pointe des dysfonctionnements et dénonce le manque de soins psychiatriques.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

En mars 2021, Dennis G. avait été mis en examen pour viol et agression sexuelle, et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fresnes. En entrant dans la prison son état de santé psychiatrique avait pourtant été établi : l'homme était schizophrène et avait des tendances suicidaires.

Près de deux ans après, en janvier 2023, son corps a été retrouvé inanimé dans sa cellule. Dennis G. s'est donné la mort par pendaison.

Le détenu n'aurait pas été placé dans une "unité médicale adaptée"

Six mois après son décès, la famille du détenu a déposé une plainte contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne à danger. L'AFP a pu consulter la plainte, actuellement à l'étude au parquet de Créteil. Dans celle-ci, il est mentionné que le risque de suicide de Dennis G. avait bien été identifié des surveillants et de l'administration pénitentiaire. L'homme avait déjà été placé en cellule anti-suicide. La famille pointe une série de dysfonctionnements comme la présence dans sa cellule de matériel lui ayant permis de se donner la mort. Selon ses proches, Dennis G. n'était pas dans une unité médicale "adaptée à sa situation".

L'administration pénitentiaire n'a absolument pas pris la mesure de sa très grande fragilité psychiatrique

Me Antoine Ory, avocat de la famille

Contacté par l'AFP, Me Antoine Ory, avocat de la famille a réagi : "L'administration pénitentiaire n'a absolument pas pris la mesure de sa très grande fragilité psychiatrique. C'est hélas un cas symptomatique de la manière dont certains détenus sont orientés en détention."

Le temps d'intervention des secours mis en cause

Toujours selon cette plainte, le jour de son suicide, les surveillants auraient tardé à lui porter secours. Il a fallu sept minutes pour ouvrir la porte quand il a été constaté que le détenu ne répondait plus. Plusieurs minutes auront été encore nécessaires pour appeler les secours.

La nuit, les agents n'ont pas les clés des portes

Cédric Boyer, représentant du syndicat FO Justice

Du côté des représentants du personnel pénitentiaire, Cédric Boyer, du syndicat FO Justice à la prison de Fresnes explique : "Il faut savoir que la nuit, les agents n'ont pas les clés des portes. On doit garantir l'intégrité physique de chaque détenu mais on ne peut pas être tout le temps derrière chaque porte. Le risque zéro n'existe pas." 

Construite à la fin du XIXe siècle, Fresnes est connue pour être une des prisons les plus vétustes de France. Comme dans d'autres établissements, la surpopulation carcérale y est régulièrement dénoncée. Elle affiche un taux d'occupation de 197%. En 2021, quatre autres détenus s'y étaient déjà suicidés.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information